L'histoire :
L’été 1776, une délégation scientifique menée par le chanoine Jaume Pasqual, passionné d’Histoire, se rend à l’emplacement des ruines d’Olerdola. Situé sur une colline rocailleuse de la Catalogne, le site est éloigné d’environ 5km au Sud de Vilafranca del Penedes, dans un coin peu accessible et étouffant. Les accompagnateurs de Pasqual se demandent bien ce qu’il est venu chercher ici… mais le chanoine a l’air décidé à prouver un intime pressentiment. Le long d’une muraille, il trouve la grosse pierre à huit angles dont il a entendu parler. En continuant de monter, il trouve une « citerne » d’une taille exceptionnelle (une fausse carrée et maçonnée, creusée à-même la roche). Encore plus loin, des trous rectangulaires dans le sol prouvent la présence de silos destinés à conserver le grain au frais. Malgré les risques d’éboulement, il insiste pour monter jusqu’aux cloches au sommet de l’église en ruines. De là-haut, il a une vue d’ensemble sur la colline. En redescendant, l’Abbé Joan Urgellès qui habite là à l’année et désespère qu’on construise une nouvelle église un peu plus bas dans la plaine, lui montre les pièces de monnaie trouvées par des paysans. Pasqual identifie qu’elles remontent aux celtibères…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet ouvrage régionaliste et historique focalise sur le site des ruines d’Oderdola, situées en Catalogne. Un chanoine du XVIIIème siècle avait en effet formé l’hypothèse qu’il s’agissait de la mythique citée de Carthago Vetus, dont parlait le géographe Claude Ptolémée au IIème siècle dans son Manuel. Trois historiettes à trois époques différentes (1776, 1877 et 1921), mettent ainsi en scène des explorateurs et archéologues qui travaillent ce postulat, jusqu’à le réfuter. Il faut être sacrément passionné par les vieilles pierres et/ou l’histoire de la Catalogne pour se passionner par cet album, qui ne cherche à aucun moment une quelconque forme d’intrigue. L’ouvrage se borne à mettre en scène des archéologues qui explorent le site, le fouillent et avancent moult informations didactiques hyper spécifiques sur les époques d’occupation du site, les techniques de construction, les projets de restauration… Sur le plan du souffle épique, c’est d’une platitude absolue. Sur le plan de la vulgarisation historique, c’est pointu et détaillé. Le superbe dessin réaliste de l’auteur local, Oriol Garcia Quera, féru d’archéologie, est un sommet de talent quasiment incongru au regard de la spécificité toute relative du sujet. Et du fait de la fausse piste d’Oderdola, on se demande où se trouve finalement la Carthago Vetus de Ptolémée (dont nous n’avions jamais entendu parler auparavant) ? On n’en sait rien et tout le monde s’en fiche un peu, dirait-on.