L'histoire :
Greg Honey, agent du SOE (Le Service Operations Executives, créé par Churchill de 1940 à 1946), vient de dormir à Caen chez Marguerite. En ce matin du 6 juin 1944, le bruit des bombardements (alliés !) sur la ville est assourdissant. L’info que les anglais ont débarqué à Ouistreham et que des parachutistes sont arrivés à Bénouville se répand. Greg doit immédiatement poursuivre sa mission : rejoindre les troupes britanniques. Il enfourche son vélo et prend la direction de la côte, malgré les recommandations des passants qu’il croise. Il atteint son but lorsqu’il est accueilli par le capitaine Wilson qui s’est rendu maître avec sa compagnie de Ranville. Il lui explique que sa mission consiste à faire péter une rampe de lancement de V1. Hélas, tandis qu’il rejoint les alliés fraîchement débarqués, une bombe tombe sur la boutique de Marguerite à Caen. Par chance, elle et son fils Alain se trouvaient alors à l’extérieur… mais son père Maurice meurt écrasé par les gravats. Marguerite n’a pas d’autre perspective que d’essayer de rejoindre Greg. Elle marche hébétée au milieu de l’apocalypse, tenant son fils à la main, lorsqu’elle croise son amie Annie, qui a vécu le même traumatisme. Elle lui propose d’aller se réfugier chez ses parents à Bretteville-sur-Odon, qui n’a pas été bombardé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’y a pas grand-chose à sauver dans le 3ème opus de cette série historique et d’espionnage sur la seconde guerre mondiale. Le scénario de Frédéric Leterreux s’inscrit au forceps dans le contexte du débarquement en Normandie. Il est très mal rythmé sur le plan de sa narration séquentielle, avec des dialogues mal fagotés et… des fautes d’orthographe. Certes, au moins le contexte historique est-il au moins à peu près respecté, mais que de grosses ficelles (Greg traverse Caen en vélo sous les bombardements et rejoint tranquilloubilou ses compatriotes fraîchement débarqués) et de platitudes (réplique puissante : « Quelle connerie… Des gamins anglais et allemands unis dans la mort à cause de cette saloperie de guerre »). Les objectifs de ce héros anglais au patronyme fort peu adapté au contexte (Honey signifie « miel »), sont flous de chez flou. Il participe au jour J en étant à la fois civil, espion, soldat, prisonnier, torturé, amant et brancardier. Ce scénario bancal n’est pas aisé par le dessin grossier et irrégulier de Jérôme Eho. On ne compte pas les erreurs de perspectives, les visages qui ne se ressemblent pas, les postures ridicules (ex. p.9 : le pas de danse en duo de Greg et Wilson, pour rejoindre le café Félix, sous un déluge de feu… ou les plongeons de Bergman à la fin, quand il se bat dans la cave). Outre les traits disgracieux des personnages, les nazis ont aussi des regards et des sourires sardoniques de très très méchants, dans un manichéisme ultime pour gamins de 8 ans. Au secours. La pire BD de l’année.