L'histoire :
Suite à de multiples refus d’éditions, Ulric, un jeune illustrateur à la recherche d’un emploi accepte un poste trouvé par l’intermédiaire d’une amie de sa maman. Ce poste est cependant un peu particulier… Il s’agit en effet de prendre la responsabilité d’un atelier d’arts plastiques dans un centre pour handicapés mentaux. Il débarque dans un monde totalement inconnu pour lui. Après une période de doutes sur sa capacité à occuper ce poste et des apriori sur l’handicap mental, Ulric va progressivement s’habituer à ce métier pas comme les autres. Il va commencer par cerner les caractères et les handicaps divers et variés des résidents : une malentendante, un caractériel, un Maghrebophile compulsif, une femme ayant le syndrome Gilles de la Tourette… Puis leurs trouver des activités d’art plastique, comme la création d’une décoration de Noël, la gravure sur cartes à gratter ou le dessin d’un JCHICHXH (un chien selon les critères d’une handicapée). Mais également donner à manger aux résidents du mixé quiche-petits pois, ou ramasser les poches d’urines, ce qui n’était pas prévu à son programme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un caillou dans la chaussure traite d'un thème peu facile et original : le handicap. En effet, faire un livre entièrement dédié à la vie quotidienne des handicapés mentaux n’est pas ce qu’on appelle un sujet vendeur et accrocheur. Pourtant l’auteur parvient à faire rire du handicap, par des descriptions de comiques de situation, sans une once de méchanceté. Beaucoup de gens ont une attitude de rejet vis à vis des personnes ayant des troubles mentaux et cette bande dessinée peut permettre de les ouvrir à ce monde, afin d’appréhender différemment ces « extraterrestres ». A son arrivée au centre, l'auteur a d’ailleurs eu la sensation d’être entré dans un épisode de Star Wars. Il ne faut pas non plus occulter la corde sensible particulièrement vibrante sur une double page poignante, où un jeune handicapé écoute tristement la chanson de Daniel Balavoine, vivre ou survivre. Graphiquement, le dessin est monochrome ; de toute façon, la couleur n’aurait rien apporté de plus à l’histoire. Il est appréciable que la physionomie des handicapés mentaux ne soit pas exagérée, ce qui permet à l’ouvrage de ne pas tomber dans le larmoyant ou le misérabilisme.