L'histoire :
Un soir, le bateau pirate « le Black night » accoste au port de Puerto Madryn pour se ravitailler en vivres et en munitions. Le lieutenant Sam Howlett, navigateur sur le bateau, reçoit dans une taverne les confidences d'un vieil ivrogne en échange d'un verre de rhum. Le marin meurt assassiné juste après lui avoir confié un secret : l'Esperanza, navire espagnol, transporterait à son bord un fabuleux trésor, le « Joyau du Pacifique ». Il n'en faut pas plus pour lancer le Capitaine Brennon, le Lieutenant Howlett et leur clique de pirates à la poursuite de l'Esperanza... Peu protégé, le navire espagnol est pris assez aisément. Mais dans une des cabines, on retrouve une dame de la haute qui s’est suicidée avec un pistolet. A ses côtés se trouve un gigantesque coffre. Le capitaine a pourtant toutes les peines du monde à l’ouvrir. Avant que l’Esperanza ne vienne à couler les membres de l’équipage parviennent à transporter le coffre – toujours intact ! – ainsi que les objets de valeur sur le Black night. Le capitaine décide alors de mouiller l’ancre sur une île déserte. Il a une idée pour le coffret inviolable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les histoires de pirates sont légions dans le 9e art. Le scénario de ce one-shot ressemble fortement aux nouvelles de l’écrivain Maupassant : les personnages consacrent une énergie folle à l’obtention de quelque chose de précieux, avant que la chute ne révèle leurs illusions. Au fur et à mesure de la lecture, on s’attend et on craint même ce genre de fin. Ça ne manque pas : celle-ci est fort décevante puisque les pirates ont couru après un trésor qui n’est fait ni d’or ni de pierres précieuses. Il s’agit donc d’une histoire en un tome, qui délivre à la fin une morale explicite invitant le lecteur à la réflexion. De quoi en rebuter un certain nombre… Avant d’en arriver là, le scénariste établit des flashbacks plutôt corrects et le lecteur se plonge au début rapidement dans l’ambiance. Mais dès l’obtention du trésor, la trame devient incohérente. Elle se focalise sur le seul pirate rescapé, connaissant l’existence du joyau et qui va tout faire pour remettre la main dessus. Le dessin est lisible sans être exceptionnel. Sans atteindre ceux du Sang du dragon (une autre histoire de pirates), les bateaux et la mer sont assez bien réalisés ; seul le travail des personnages manque parfois de qualité. Néanmoins, les couleurs sont bien choisies pour emporter le lecteur dans cette aventure qui fleure bon les embruns…