L'histoire :
Depuis le tragique accident de voiture qui a coûté la vie à leur mère, Gustave et Alice sont élevés par leur papa, parfois débordé (et peu versé dans la cuisine). Au moment de l’accident, Gustave était dans la voiture et il est resté dans le coma pendant 55 minutes. Un laps de temps durant lequel sa mère était elle aussi dans le coma… et il n’est revenu à lui qu’au moment où sa mère est morte. Depuis ce traumatisme, il a un talent de prescience incroyable : en se concentrant, il peut voir tout ce qui va se passer dans les 55 prochaines minutes. Ainsi, Gustave ne craint pas de se faire casser la figure par Matteo et ses potes, car il sait que sa sœur va intervenir, aidée par Etienne (son amoureux !). En revanche, le frère et sa sœur ne sont pas super ravis de devoir passer les prochains jours chez leur oncle et leur tante, en raison du déplacement professionnel de leur père. Car leur cousine Léna n’est pas franchement sympa ; elle traine d’ailleurs tout le temps avec la bande de Mattéo. Durant ce séjour, ils font toutefois connaissance avec des migrants plutôt sympas. Mais le secret du pouvoir de Gustave va aussi être éventé et susciter bien des convoitises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Temps mort, premier tome de la nouvelle série 55 minutes, Xavier Bétaucourt (au scénar) et François Duprat (au dessin) font un curieux mélange entre un sujet de société sensible – les migrants – et l’exploitation d’un pouvoir aux frontières du fantastique : le don de prescience dont bénéficie un adolescent, durant 55 minutes. Comme dans Dead Zone (le roman de Stephen King), le pouvoir psy du jeune héros résulte d’un accident, d’un coma prolongé. Mais contrairement à cette référence, seule sa sœur est au courant, il ne met son talent qu’à leur seul bénéfice. Le sujet des migrants se confronte cela dit de manière un peu artificielle aux mécanismes du super pouvoir de Gustave. Les migrants semblent surtout là comme décor de fond, sans se mettre pleinement au service de l’intrigue. Cette intrigue prend plutôt des allures de querelles inter-ados, avant de verser dans le kidnapping et le banditisme. Les bases d’une série ont toutefois le mérite d’être posée, pour laquelle de nombreuses pistes futures sont possibles. François Duprat met en images cette première aventure via son trait semi-réaliste dynamique, doublé d’une colorisation aquarelle agréable.