L'histoire :
A Montréal, Océane Chevallier est agent de l’A.N.G.E., l’Agence Nationale de Gestion de l’Etrange, dont le pool opérationnel hyper pointu est situé derrière un passage secret situé dans la bibliothèque municipale. Ce jour-là, elle reçoit un « code bleu » et se rend donc en toute hâte auprès de son chef, Korsakoff. Ce dernier lui attribue une mission peu excitante : la formation d’une nouvelle recrue, Cindy Bloom, affectée aux « faux prophètes » – la mission qu’on confie généralement aux débutants. Dès le lendemain, elles se rendent toutes deux dans le manoir d’un particulier qui a organisé une sorte de conférence avec un gourou illuminé se faisant appeler Eros, persuadé d’être le messie d’une secte solaire d’esprits invisibles. Cette mise en situation est le B-A-ba, pour Océane et Cindy. Pourtant, en visionnant la vidéo enregistrée de ce moment, Océane repère qu’un disciple suspect est curieusement devenu invisible sur la bande, comme transparent… Plus tard, Cindy reçoit un curieux message d’avertissement directement chez elle, sur un papier glissé sous la porte. Les analyses révèlent que ce papier a plus de deux millénaires et qu’il a été rédigé avec du sang humain !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous n’avons pas lu le roman original et éponyme d’Anne Robillard, qui se charge elle-même ici de l’adaptation scénaristique au 9ème art, mais une chose est certaine : cette version BD ne donne absolument pas envie de le découvrir. Il y a visiblement un fossé large comme la fosse des Marianne entre le travail de romancière et celui de scénariste en art séquentiel. Primo, le personnage de l’héroïne n’est psychologiquement pas creusé, et elle n’est pas attachante pour un cent canadien (l’intrigue se déroule à Montréal). Secundo, cette intrigue de secte aux relents sataniques est non seulement archi rebattue, mais aussi grand-guignolesque jusqu’à la moelle, médiocrement amenée, souvent confuse et poussive jusqu’à son terme. Tertio, le rythme narratif est bancal, passe du coq à l’âne, avec des ellipses mal maîtrisées et des dialogues ridicules. Quarto, quand le dessinateur Cristi Pacurariu – qui dispose certes d’une certaine technique réaliste – ne sait pas trop quoi dessiner en fond de case, ou qu’il n’a pas trop envie de se casser la nénette, il fait des hachures de couleurs. Quinto, le découpage et les cadrages des cases sont à revoir, surtout dans la deuxième partie de l’album. Bref, ce florilège de mauvais exemples peut toutefois se transformer en guide utile sur tout ce qu’il ne faut pas faire en bande dessinée…