L'histoire :
Le jour de l'enterrement du célèbre John Balthazar Black, nombreux sont les pirates à revendiquer l'héritage de son navire, le Bohemian galion. Ils se disent tous cousins ou neveux par alliance... Mais la veuve n'est pas dupe : elle n'offrira son navire qu'à celui qui lui transformera son fils, Tom, en pirate sanguinaire, comme l'était son père. Le beau-parleur Issak Red participe à cette curieuse mise aux enchère, notamment en spoliant un de ses hommes d'équipage : il offre mille pièce d'or pour devenir le tuteur de Tom. Le challenge est de taille car Tom est chétif et très sensible : à la moindre émotion, soit il saigne du nez, soit il vomit. C'est d'ailleurs ce qu'il lui arrive la première fois que son visage s'enfonce dans la poitrine généreuse d'Eloïse, la fille sexy et farouche d'Issak. Néanmoins, la veuve n'est pas folle : elle demande la preuve d'une année d'éducation de Tom avant d'offrir le navire à Issak. Le pirate intègre donc Tom à son équipage avec la sensation de s'être fait rouler. Dès le lendemain, une première leçon est proposée à Tom sur une île exotique : faire du commerce avec des autochtones peu évolués, des dinos-cannibales...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En guise d'épisode inaugural pour cette série jeunesse naissante chez Jungle, Max l'Hermenier pose les bases d'un scénario ultra dynamique. Le contexte est rapidement posé : pour pouvoir remporter le fabuleux Bohemian Galion (qu'on ne voit pas dans ce premier tome), Issak Red, un chef pirate roublard et moyennement attachant, doit éduquer à la piraterie sauvage un garçon un peu trop tendre. En effet, ce jeune héros vomit ou saigne du nez à la moindre émotion... surtout lorsque cette émotion est suscitée par la gente féminine. Or parmi le groupe de héros, se trouve aussi une jeune femme sexy, Eloïse, la fille de Red. Les relations de ce duo prometteur font essentiellement le sel de ce premier opus. Les autres membres de l'équipage – un inventeur bourru et un kangourou humanoïde – sont des seconds couteaux, certes utiles mais secondaires. Evidemment, cette formation de winners débute à 100 à l'heure, dans un univers largement fantaisiste (il y a des dino-canibales, des kangourous qui parlent...), avec des aventures déjantées et survitaminées façon Dragon Ball – épuisantes pour les adultes, mais sans doute en phase avec les ados hyperactifs. D'ailleurs, le trait dynamique de Thomas Labourot emprunte beaucoup aux mangas et colle parfaitement au scénario de l'Hermenier. Quelques soucis de rythme, ou quelques enchainements de cadrages peu explicites, restent à être corrigés afin de transformer ce premier tome en vraie bonne série au long cours.