L'histoire :
Lila vit cloîtrée dans sa maison. Dès que son père part en mer, elle se retrouve seule avec ses compagnons animaux. Quelque chose la terrifie dans cette immensité de neige qui les entoure. Mais un jour son père tarde à rentrer. Moshi la traite de trouillarde, à vouloir rester enfermée dans sa prison. Il n’en fallait pas plus pour la décider à partir. Une bûche en bois à travers la vitre, une écharpe pour se protéger du froid et la voilà dehors. Hors de question qu’elle s’enfuit seule : ses trois amis à quatre pattes la suivent où qu’elle aille. Cependant, une fois à l’extérieur, le monde n’est pas si effrayant. Même quand elle rencontre des Jizô qui lui posent d’énigmatiques questions. Et puis, son ami le loup blanc est à ses côtés, maintenant. Cela fait bien longtemps qu’il la recherche et il lui a toujours été fidèle. Ensemble, ils vont avancer et un nouveau monde va apparaître à leur contact. Jusqu’à cette rencontre enchanteresse d’un démon prénommé Neige. Cette fortuite rencontre va tout changer et cette île mystérieuse va de nouveau connaître d’autres saisons que l’hiver...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès la couverture, on se doute que les auteurs vont nous guider à travers une aventure fantastique, avec une grosse dose de douceur et de tendresse. Cette impression se confirme dès la première page avec ses teintes mauves, violettes, bleues, vertes chatoyantes, qui nous plongent affectueusement dans l’univers fantastique. N’y voyez rien en rapport avec Lanfeust ou Percevan. Laissez-vous plutôt téléporter dans un univers onirique où Lila réenchante un monde perdu. Grâce à son innocence et à sa bienveillance, ceux qui l’entourent l’apprécient et restent à ses côtés coûte que coûte. Le très joli travail d’Hélène Canac montre beaucoup de précision et d’adresse. Il n’est pas sans rappeler les créations d’Hayao Myazaki. Les références à la culture japonaise sont très nombreuses, sans pour autant faire référence aux mangas. Le monde des fantômes et des démons ouvre ses porte. Vous croiserez même quelques Jizô, ces statues protectrices des enfants et des voyageurs, par-ci par-là. D'une plume pleine de finesse et de légèreté, Agnès Domergue a composé juste ce qu’il faut d’émotion dans cette histoire de famille compliquée. La complicité artistique donne naissance à un album d’une grande beauté. On prend le temps d’admirer la beauté et la délicatesse d’un récit d’une enfant qui se découvre. Une pépite à mettre dans sa bibliothèque et à partager avec ceux qu’on aime.