L'histoire :
Becky Bloomwood est une anglaise qui travaille dans la finance, mais qui n’arrive pas à gérer son propre compte. Faire les soldes, acheter la dernière écharpe à la mode, un livre de recettes pour un poulet curry, le superbe pantalon de la dernière collection, le beau rouge à lèvres… Becky passe sa vie à faire du shopping et ne peut s’empêcher d’acheter ce qui l’intéresse, tombant toujours dans le piège attractif des boutiques et des « affaires » que l’on peut faire en faisant du lèche-vitrines. La réalité la rattrape pourtant très vite : banque ne cesse de lui envoyer des courriers d’avertissements en lui rappelant qu’elle est a dépassé son découvert. Que faire ? Elle ignore les avertissements de sa banque et tente de se discipliner en gérant mieux son argent. Or, lorsqu’elle est angoissée et inquiète, Becky a besoin de se consoler en faisant du… shopping ! Existe-t-il une autre solution ? Il y a bien le beau Luke Brandon, une des premières fortunes de Londres… mais il n’est pas célibataire. Un autre jeune milliardaire, Tarquin, est très attiré par Becky et fait tout pour la séduire. Comment Becky peut-elle rembourser ses dettes ? La solution qu'elle va trouver est particulièrement inattendue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album est une adaptation des romans best-sellers de Sohie Kinsella qui retracent les « aventures » de Becky Bloomwood et ont même déjà été adaptés au cinéma (Confessions d’une accro du shopping). L’album évoque tous les sujets modernes et actuels qui peuvent toucher les consommateurs basiques que nous sommes : les soldes, les modes de paiement, le travail, le loyer, le shopping, la séduction… De manière très réaliste, le lecteur suit pas à pas cette jeune femme qui ne peut s’empêcher de dépenser son argent, victime de la société de consommation. Cette obsession du shopping tourne à la caricature. Becky n’a que ce sujet de conservation à la bouche : quel est le dernier parfum tendance, le cosmétique qui irait le mieux avec ma peau, comment puis-je faire des économies chez Denny et George ? Ces « grandes » questions métaphysiques ont une réponse forte et dure : Becky est dans une situation financière difficile et n’arrive plus à se sortir de ce guêpier. Se pose alors de nouvelles questions : comment gérer sa vie quand on est à découvert ? Becky essaie des alternatives via des tentatives désespérées et comiques : noter ses dépenses de la journée (aie !), arrêter les dépenses futiles (mais comment refuser un bon capuccino ?), travailler dans une boutique de vêtements… pour avoir 10% de remise sur les nouveautés ! Finalement, Becky a enfin compris qu’elle ne pourrait pas changer et qu’il est inutile de se tourmenter : mieux vaut profiter de la vie à coups de cartes bancaires ! Cette moralité hédoniste est séduisante, mais la banque est toujours là pour lui rappeler la réalité. Le récit se change alors en conte de fées moderne. Sorte de Julia Roberts contemporaine, Becky trouve le moyen de s’enrichir en décrochant la gloire… et le prince charmant. L’album est dégoulinant de beaux sentiments (vous l’aviez compris !) et de sujets futiles : la mode, le shopping et l’argent. On s’attend régulièrement à avoir une morale forte ou une critique du comportement consumériste actuel… mais c’est en fait tout le contraire qui se produit (de consommation !). L’héroïne trouve juste le moyen de gagner plus pour payer plus ! Les auteurs ont toutefois un savoir-faire pour intéresser le lecteur et leur dessin est efficace, même si les couleurs sentent la guimauve et l’artificiel. Ce conte de fées fait rêver avec de l’argent et des vêtements, il pourra donc plaire au lectorat féminin prêt à affronter ce stéréotype vivace sur le beau sexe…