L'histoire :
Yann Doutreleau est un garçonnet de 10 ans qui ne parle presque pas et ne s’exprime quasiment que par gestes. Elève appliqué malgré son mutisme, il rêve de voyage en regardant régulièrement les cartes d’une encyclopédie. Une assistante sociale, Nathalie Josse, doit le ramener chez lui, puisqu’elle a été sollicitée par le directeur de l’école qu’il fréquente avec ses six frères, inquiet que l’enfant n’ait plus ses affaires. L’explication est simple : leur père a tout jeté. Lorsqu’elle arrive au domicile de l’enfant, elle souhaite parler à la mère, mais celle-ci affirme qu’il faut voir avec le père, indisponible pour le moment. Elle repassera donc le lendemain... mais les enfants auront disparu durant la nuit. En effet, la veille au soir, Yann entend ses parents se disputer, écoute la conversation depuis l’escalier, remonte dans la chambre qu’il occupe avec ses frères, pour leur dire de préparer leurs affaires. Ils doivent fuir car leur père menace de les tuer ! Les trois paires de jumeaux et lui-même quittent alors la masure familiale en pleine nuit. Et après une marche au bord de la route, ils montent dans le camion d’un routier et partent droit devant eux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre a lui seul est une invitation au voyage. Inspiré par le roman de Jean-Claude Mourlevat, Max L’Hermenier décrit le parcours d’un garçonnet mutique et de ses frères qui fuient un père violent qui veut les tuer... du moins c’est ainsi que commence l’histoire et le périple de cette fratrie de sept garçons pour partir vers l’océan. Les différentes étapes du périple sont solidement construites, relatant le parcours des enfants et proposant la chronique d’une recherche annoncée. L’intention première de l’enfant est de faire une diversion pour gagner du temps. Puis ce sera une opportunité pour mettre en œuvre son intention finale. Une façon de fuir la violence et la misère du quotidien. La psychologie du personnage principal est intéressante et singulière : Yann a dix ans, mène ses frères plus âgés comme un chef, doué, malin et mutique. Le dessinateur et coloriste Stedho (Steven Dhondt) réussit à le rendre attachant, avec une bonne bouille et un graphisme plutôt sympathique. Au final, voilà une adaptation littéraire réussie, avec un titre percutant, une histoire touchante, et des personnages attachants. Le cahier pédagogique proposé en fin d’ouvrage peut revêtir un intérêt, bien qu’un peu trop simple et succinct.