L'histoire :
Gaëlle s'apprête à faire sa rentrée. Ses parents la déposent directement devant l'école et s'assurent qu'elle va bien. Est-elle prête à y aller ? Elle rassure ses parents du mieux qu'elle peut et prend la fuite. Elle a besoin de se retrouver seule. Pourtant, elle ne l'est pas vraiment. Elle se retourne et trois personnages la regardent. Un caméléon avec un chapeau élégant, un panda-roux/raton-laveur et une grosse boule de poils emmitouflée dans une écharpe. Elle leur dit qu'elle veut être seule, elle n'a pas besoin de leur aide ! Elle rentre, capuche sur la tête, dans son nouvel établissement. Elle répète en boucle dans sa tête ce qu'elle va devoir dire pour faire bonne impression, mais elle échoue, se sent honteuse, pas à sa place. Les trois créatures refont surface, elle repousse leur aide une nouvelle fois ! Elle doit gérer ça toute seule, elle est grande ! Elle réussit à affronter la première épreuve, celle d'entrer en classe. Mais le midi, elle se fait humilier et rejeter encore une fois. Elle ne sait pas comment réagir, alors elle fuit et court se cacher dans une salle de classe. Elle laisse ses trois amis revenir vers elle. Le caméléon, qui symbolise sa peur, la boule de poils qui représente sa timidité, et le panda-roux qui n'est autre que son imagination. Elle plonge la tête dans ses bras et se réfugie dans son monde intérieur, celui qu'elle a créé et où elle se sent bien. Ici, elle est comprise et accueillie. Et elle ne veut plus repartir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valentina Venegoni (au scénario), Paola Amormino (au dessin) et Ofride (à la couleur)se sont associées pour produire ce one-shot pour la jeunesse, qui aborde un sujet difficile, peu développé en bande dessinée : la santé mentale chez l'enfant et les troubles dissociatifs. Leur univers graphique et scénaristique est inédit et atypique. Nous suivons Gaëlle, une jeune fille timide, qui ne supporte plus les moqueries de ses camarades. Pour faire face à ce traumatisme quotidien, elle a mis en place une technique pour se réfugier dans un monde serein et apaisant, réconfortant. Elle s'est créé son pays des merveilles intérieur, et elle y retrouve trois créatures animales qui sont toujours là pour elle : la peur, la timidité et l'imagination. Mais cette fois-ci, Gaëlle ne veut plus revenir dans le monde réel. Ses émotions veulent la garder de l'autre côté. Le médecin psychologue de la famille va devoir intervenir pour l'aider à s'en sortir. Le parti-pris est intéressant, car nous rentrons littéralement dans l'univers mental que s'est créé le personnage principal. Comme elle, nous nous sentons mieux dans ce monde imaginaire. Pourtant, nous comprenons aussi l'enjeu de revenir à la réalité. Les émotions se matérialisent comme dans le film d'animation Vice Versa et tentent de prendre le dessus. Les illustrations ont un trait original et atypique qui se distingue du reste de la production. On peut cependant reprocher certains passages qui perdent un peu le lecteur, lorsque Gaëlle est dans son monde imaginaire. Tout devient alors très onirique, parfois abstrait, et la lisibilité des images n'est pas toujours évidente car le lecteur fait face à beaucoup d'informations. Cette BD poétique aborde avec un aspect fantastique les questions de santé mentale.
