L'histoire :
A Amboise en 1518, Colin, Jeanne et Aloïs sont trois enfants âgés d’une dizaine d’années qui s’amusent à simuler des combats de chevaliers aux abords de leur cabane en forêt. Ils forment une sorte de club, qu’ils ont baptisé « le clan de la salamandre » – l’animal fétiche du roi François 1er, qui loge régulièrement au château d’Amboise. Le soir venu, Jeanne et son petit frère Aloïs rentrent chez eux, où leur papa aimant s’attache à leur donner une bonne éduction et une vaste culture – politesse, littérature, apprentissage du grec ancien. Orphelin, Colin s’en retourne œuvrer en tant que domestique au service du réputé Léonard de Vinci. Il aime imaginer des machines semblables à celles du maître, avec des rouages… et Léonard a remarqué ses dispositions. Ce jour-là, ils assistent aux numéros de trois troubadours qui se produisent sur une place de la ville. Ils constatent aussi que le petit singe savant qu’ils utilisent est bien maltraité… et ils découvrent surtout que ce sont trois pickpockets qui dérobent les bourses de leurs spectateurs pendant les numéros. Les trois enfants profitent alors de la sieste éthylique du propriétaire su singe pour se sauver avec la petite cage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Clan de la Salamandre est une aventure historique formatée pour les jeunes lecteurs. Très manichéen et amené avec de grosses ficelles, le scénario de Virginie Demay prend pour contexte le règne de François 1er. Nous sommes ici à Amboise, ville des bords de Loire où le roi a installé le génie Léonard de Vinci, pour les dernières années de sa vie, dans une belle demeure proche de son château, le « Clos Lucé » – ici appelé comme à son origine, le « Cloux ». Les trois enfants héros s’amusent et ont formé une sorte de club, dont l’emblème est la salamandre. Or à aucun moment, par exemple, il n’est expliqué pourquoi cet animal, qui se retrouve dans le titre, était l’emblème de François 1er (allez, pour que vous mourriez moins bête : parce que la salamandre était réputée immortelle et résistante au feu). Les enfants se confrontent à des mésaventures très convenues : ils ont maille à partir avec des escrocs violents (et pas beaux), la mort d’un parent, leur séparation, l’esclavage, une famille d’accueil abominable… Heureusement que le dessin et la colorisation des artistes italiens Emilio Urbano, Manuela Razzi et Arianna Consonni font montre d’une belle harmonie, d’un formidable dynamisme et d’une parfaite maîtrise de leur registre quelque peu disneyen, car ça fait passer un gentil moment de lecture, délassant.