L'histoire :
Lulu est une jeune femme aux longs cheveux blonds, débarquée tout droit de sa cambrousse à Paris. Elle a tout de la parfaite petite princesse parisienne, avec ses robes ultra-courtes, ses talons hauts et ses rêves de romantisme. Mais à trop chercher l’homme idéal, on finit par perdre la tête… Au fil de ses promenades dans la prétendue citée de l’amour, elle découvre sur un banc un étrange crapaud parlant un langage familier. Fascinée par le mythe du crapaud qu’on embrasse, elle le prend sous son aile. Le batracien devient alors le compagnon des pérégrinations de Lulu, des rencontres Meetic décevantes, voire même foireuses, aux flirts avec des garçons déjà casés, le tout dans une ambiance bourrée de Disney rose bonbon. Et à Paris, les cas ne manquent pas : jeune noble à l’égo surdimensionné, vieux pervers à l’imagination trop débordante, boutonneux aux méthodes de drague douteuses… Au milieu de ce cirque, trouver l’âme sœur ne va pas être du gâteau.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Du rose, du rose et encore du rose. Et des paillettes. Lulu, c’est LE stéréotype de la princesse égoïste dopée aux Disney. Mais dans une société urbaine, elle va vite perdre les pédales. Il suffit alors que quelqu’un renverse de la purée sur sa robe Dior ou que ses voisins la réveillent à 4h du matin, pour que la princesse se mette à hurler insultes et menaces. Depuis son arrivée dans la grande ville, Lulu est à bout et enchaîne les situations cocasses. Le contraste est prenant, entre les hurlements de la jeune femme et son univers parfumée. Le trait est tout en rondeur, tant dans les paysages du Paris idéal que dans les courbes exagérées de Lulu. Certaines pages ne comportent qu’un seul grand dessin, et font particulièrement rêver. En revanche, les gestuelles à la Looney Toons et les personnages de dessins animés décalqués déprécient énormément l’ensemble. De plus, les couleurs constamment claires (plus particulièrement du rose, du blanc et du jaune), font un peu mal aux yeux. Au niveau de l’histoire, l’idée de fusionner univers parisien et contes de fées donne un cocktail amusant. Impossible de draguer le prince Eric lorsqu’Ariel est dans les parages… Peut-être que la concierge, madame « Jafah », saura lui présenter un beau garçon encore célibataire ? Et comme le dit si bien Lulu : « Ici c’est pas Alice, alors arrête avec tes lapins ! ». Un concept assez drôle, mais qui ne palie pas le côté fatiguant de l’album. Les répliques s’enchaînent, bourrées d’anglicismes, de gros mots et de crises de nerfs… plutôt lassantes, à la longue. L’œuvre a un côté racoleur et l’héroïne est, avouons-le, franchement antipathique. Cela dit, pour ceux qui apprécieront, l’œuvre s’achève sur un « to be continued »…
