L'histoire :
Sur un bout de lande écossaise crépusculaire, à la fin du XVIIème siècle. Une fois de plus, des tensions opposent les clans d’Angus Blackwood et de Donald Glass McGregor autour d’une question de propriété d’un troupeau de bovin. L’un s’est approprié les bêtes de l’autre et une rixe éclate. Donald Glass McGregor récupère ses veaux et s’en retourne chez lui, juste à temps pour assister à l’accouchement de sa femme. Le petit Raibeart est né (Robert, en gaélique). 15 ans plus tard, il est un bon berger, mais montre un comportement impulsif. Il s’insurge notamment contre les soldats qui réclament un loyer pour les terres exploitées, que Donald est bien en peine de pouvoir payer. Raibeart accompagne sa mère, en cachette de son père, pour une entrevue auprès du comte d’Argyll. La négociation tourne mal… le comte se moque d’eux et refuse tout délai. Raibeart en profite pour dérober un précieux qui se trouvait sur une table. Lorsque le soir venu, son père découvre par hasard ce bijou, il exige que son fils le rapporte au château. Les McGregor ne sont pas des voleurs !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Robert Roy MacGregor, alias Rob Roy, est un authentique hors-la-loi écossais, proche des jacobites (partisan de la lignée des Stuart), qui a sévi au début du XVIIIème siècle. Ce paysan rebelle et populaire s’est érigé contre les puissants seigneurs, pour refuser l’exploitation du petit peuple. Tout un symbole… Son destin aventureux a déjà été adapté dans le film éponyme (avec Liam Neeson) et dans un roman de Walter Scott (romancier du XIXème). Le voici aujourd’hui adapté en BD par Gihef (au scénario) et Karl Tollet (dessinateur de La cuisine du diable). Ce premier tome publié chez Kamiti ne révolutionne pas le genre de la biographie romanesque. Le déroulé narratif est certes un peu laborieux dans son rythme, mais conventionnel et documenté. La partition graphique est pour le moins sombre (on est dans les highlands, certes, au Nord du 56ème parallèle, mais bon...), avec un encrage mettant en scène des personnages souvent grimaciers et statiques, et un découpage parfois décousu. Des arrières plans très fins, des premiers plans plus sommaires montrent un abus du zoom. Des cases « bâclées » en ombres chinoises (comme la chevauchée en surexposition p.34) contrastent aussi avec des scènes nettement plus abouties (les combats des troupes, les vues d’exposition sur le village, les costumes de la paysannerie…). Bref, un premier tome en demi-teinte, mais plutôt obscur.