L'histoire :
Ra-igg, un ours blanc, Za-ill et Jin, deux pandas, sont partis, déterminés comme jamais, à traverser la ligne de démarcation. Jin, notamment, n’a qu’un objectif en tête : retrouver son amoureuse, Saakhi. Après 10 jours de marche dans la brume et l’obscurité, les voilà au pied du rideau de titane. A l’aide d’une bombe magnétique, ils neutralisent un balayeur électronique qui file le long du mur. Puis aussitôt, ils montent à bord de sortes d’ULM individuels, qui leur permet de passer par-dessus le haut mur. Or seuls Ra-igg et Jin s’en sortent vivant de l’autre côté, après l’explosion du propulseur de Za-ill. Après un atterrissage violent, Jin comprend qu’il s’agit d’un sabotage de Ra-igg pour faire diversion. Une altercation débute entre ces deux-là, mais un blindé dégomme la tête de Ra-igg une seconde avant que ce dernier ne tue Jin. Jin est aussitôt appréhendé par la milice d’An-Ahm. Il est chargé à bord d’un hélico, en compagnie d’autres prisonniers. L’engin survole la cité libre d’An-Ahm. Ils sont emplis d’espoir, mais un espoir de courte durée : ils sont jetés dans une arène, avec des numéros de dossards. Ils doivent combattre les uns contre les autres. Il ne peut en rester qu’un. Des girafes proposent des produits dopants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De la rage animale, cet album n’en manque pas – en ce sens, le titre ne ment pas. Le lecteur est immergé sans avertissement dans un univers d’anticipation dystopique totalitaire et décharné, à faire pâlir de jalousie le Jeremiah de Hermann et le Rank Xerox de Liberatore. La différence vient des personnages : tous des animaux anthropomorphiques, très expressifs et maîtrisés selon leurs métabolismes particuliers, comme sait particulièrement les dessiner Dan. Pour le gros du scénario imaginé par Philippe Tome et ici publié de manière posthume, nos pandas, ours, crocodiles, lynx et autres biquettes doivent survivre dans une arène au milieu des robots tueurs, à un jeu cruel et macabre, apparenté aux antiques jeux du cirque. Résister, puis se révolter, pour renverser un pouvoir obscurantiste : ce thème classique de l’anticipation post-apo ne se transcende pas à travers un propos de fond quelque peu gratuit. La plus-value de cet album sombre et violent vient essentiellement de la rage primaire qui émane de tous ces (jolis) animaux anthropomorphiques. Il est numéroté tome 1 et appelle effectivement une suite… existera t-elle ?