L'histoire :
Wan part à l'aventure, baluchon sur le dos. A pied, il traverse des rivières, la forêt. Il se met à l'abri des averses et demande son chemin aux passants. Il a en tête une destination. D'ailleurs, il est presque arrivé. Il doit juste payer la traversée en bateau pour toucher au but. La ville de Sangang n'est plus qu'à quelques lieux de lui. A bord, il entend des passagères échanger au sujet d'une heureuse élue, celle qui devrait épouser le seigneur Kwon, un coureur de jupons. Les femmes s'esclaffent : bon courage à cette jeune femme qui ne sait pas dans quoi elle s'embarque ! Le bateau arrive à quai, et Wan descend. Il est bousculé par un jeune garçon, mais une main l'aide à ne pas perdre l'équilibre. Il remercie la personne qui lui est venue en aide et qui cache son visage derrière un voile, telle une figure énigmatique. Wan poursuit son chemin et rencontre une grand-mère et une petite fille au bord de l'eau. L'aînée lui demande s'il vient pour le festival de la récolte du lotus et les noces du seigneur. Il n'en est rien. Wan voulait simplement admirer les cultures de plus près. Il s'installe avec ces deux habitantes et commence à dessiner. La petite fille est fascinée, Wan lui offre un dessin. Un peu plus tard, la fillette se fait bousculer par un homme et échappe le cadeau de Wan. En tentant de le rattraper, elle est à deux doigts de se faire piétiner par un cheval. Mais Wan et une force magique permettent d'empêcher le pire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sam Guillem est un illustrateur qui a principalement travaillé dans la presse et l'illustration jeunesse. Mais il avait très envie de créer ses propres histoires, notamment sa bande dessinée. C'est chose faite avec Le vent qui descend de la montagne, dont ce premier tome parait aux éditions Kinaye. Pour contexte, il s'inspire de l'ambiance de la Corée féodale. Il raconte le voyage et les aventures de Wan, parti à la découverte du monde, et qui va croiser sur sa route Yeon, un dieu renard immortel, prisonnier de sa montagne. Tous deux apprennent à se connaître, à s'apprivoiser. Mais dans l'ombre, rôde Mogoï, un dieu serpent au cœur sombre, qui ne cherche qu'à se venger. Les illustrations sont fluides et bénéficient d'une jolie colorisation. Les teintes nous plongent directement dans cet univers asiatique, où la magie et les dieux cohabitent avec les humains. La lecture de ce premier tome ressemble à la lecture d'une légende, et elle en contient tous les ingrédients. Le rythme lent laisse une grande place à la contemplation, à des cadrages poétiques et romantiques. La nature a une place prépondérante, tant la faune que la flore. Le personnage tente d'ailleurs de vivre en harmonie avec cet environnement. Ce beau premier tome débute plusieurs intrigues, qui se poursuivront dans un second volume.