L'histoire :
Par une nuit étoilée, au milieu des dunes, vole dans la nuit l’ombre pâle en direction de la Cité de Verre. Etrange créature, le Nosferatu se rapproche de son objectif. Il se pose pour lentement se rapprocher d’une bâtisse. Il pénètre par la fenêtre dans la demeure et commence sa recherche de l’objet tant désiré. Il finit par le trouver : la dernière bobine du film de F.W.Murnau, Nosferatu, eine Symphonie des Grauens. Déroulant la bobine, il observe chacune de cases, instantanés uniques d’un film controversé. Une fois la bobine complètement déroulée, il rassemble le tout sous son noir manteau. Soudain, il prend conscience du temps qui passe. Dehors, le soleil vient de remplacer la lune. La lumière brûle et risque de détruire son enveloppe corporelle, tout comme la bande du film qu’il emporte. Il faut fuir cette lumière aveuglante et destructrice. Nosferatu cherche un lieu propice à sa sauvegarde. Il se réfugie dans les profondeurs, abîme salutaire, attendant la nuit avant de reprendre sa route vers son domaine, la crypte de son château…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nosferatu, célèbre vampire, représente une créature maléfique de la nuit, mis en lumière dans la roman de Bram Stoker, Dracula. Dans les années 1920, le réalisateur allemand Friedrich Wilhelm Murnau présente son film considéré encore comme le tout premier film d’horreur, Nosferatu, une symphonie de l’horreur. L’auteur Marco Fontanili revient dans son ouvrage sur ce film, cette libre adaptation du roman de Stoker, dont la polémique et une guerre juridique avec la veuve de Bram Stoker a engendré une intrigue bien curieuse. Son récit se construit en quatre actes et raconte un échange par lettre entre le réalisateur Murnau et son directeur artistique Albin Grau. A l’aide d’un visuel en noir et blanc très efficace, Fontanili imagine un Nosferatu à l’allure très stylisée, profondément créature, une silhouette cubique munie de mains hirsutes. On plonge facilement dans ce récit énigmatique mais surtout surréaliste qui laisse au lecteur une libre interprétation de la dernière aventure de l’ombre pâle. Il faut bien sûr lire attentivement les notes de l’auteur qui complètent la compréhension de son récit. Il explique sa démarche artistique et revient surtout sur l’origine de ce film d’horreur allemand des années 20. Enfin, la fin de l’album présente une libre interprétation d’une anecdote curieuse, un fait divers non élucidé sur la profanation en 2015 de la tombe du réalisateur allemand Murnau. Un mystère de plus qui laisse libre court à l’imagination de l’auteur et son interprétation artistique réussie.