L'histoire :
Un vieil homme se rend au chenal. Cela fait bien des années qu’il n’y avait pas remis les pieds, et pas uniquement parce que son paternel le lui avait interdit. En cette fin de journée, lorsqu’il s’y promène, tout lui revient en mémoire, surtout les mauvais souvenirs. Cela n’est pas uniquement dû à la présence d’une épave que seuls les oiseaux viennent inspecter. Non, c’est plus profond que cela. C’est la maladie de son père, la vie du village et la peur d’un enfant qui lui sautent au visage. Mais il ne peut s’empêcher de s’y rendre car il sait que la mer l’appelle, qu’il n’y a pas que la nostalgie qui l’habite. Car, parfois, le chenal a faim...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la base, Le chenal est un projet participatif sur « La Bande du 9 », que les éditions Kotoji se chargent de publier et distribuer. Mais ce n’est pas tout, c’est aussi un projet personnel car Thierry Boulanger s’est en partie inspiré de ses origines pour nous raconter la vie autour du chenal. Aussi, même si le narrateur est un vieil homme qui nous raconte sa fin et celle de son père, c’est toute la vie d’un village qui prend vie et les anecdotes, terriblement vivantes et réalistes, résonnent avec un ton authentique sûrement emprunté à la vie réelle. Le récit lui-même est un peu décousu et fait preuve d’une verve agressive, pour bien laisser transparaître l’amertume du narrateur. Mais c’est aussi l’univers du chenal, impitoyable et faussement calme, qui nous est décrite. Pour cela, les dessins donnent vie à des monstres redoutables, une mer qui s’agite avec force et des hommes qui ne peuvent que tenter de se débattre. Le trait fait preuve d’un réalisme saisissant et indéniable, on y croit vraiment. En plus, les couleurs ont des tons oranges qui rappellent le jour qui s’éteint, mais aussi la fin d’une vie. Ce sont bel et bien les graphismes qui rehaussent le scénario. Un bon projet à découvrir !