L'histoire :
Des larmes coulent sur les joues d’une coccinelle effarée par la vitesse. La jeune femme qui conduit a l’air sûre d’elle. Elle possède une bouteille en plastique sur le siège passager. Elle fonce à toute allure sur une route où les fleurs sont hautes comme des arbres. Sa 4L a l’air de voler ! Elle est poursuivie par une bande de loubards qui en veulent à sa bouteille en plastique, vide et cabossée. Grâce à une belle manœuvre, elle les envoie dans un champignon géant et s’envole hors de leur portée. Enfin, c’est ce qu’elle croit, car son atterrissage envoie valser la bouteille. Freinant en urgence, elle essaie de la récupérer, mais les loubards en jeep s’en sont déjà emparé. C’était son dernier déchet, le carburant qui permet aux voitures de fonctionner… Chanceuse, sa coccinelle repère une boîte de conserve dans une maison abandonnée qui leur permet de rentrer chez elles. Mais Judy n’est pas au bout de ses surprises : elle fait la rencontre d’un voleur piteux, Calvin, qui lui parle d’une île merveilleuse, l’île des déchets.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’apocalypse verte, on en rêverait presque en ce moment… Mais enfin, celle-là, va savoir si on ne s’en passerait pas : une végétation hostile, immense, où les fleurs sont des arbres, où les plantes carnivores peuvent vraiment vous bouffer et où le moindre ver de terre a des allures de Shaï-Hulud… Malgré tout, des groupes d’humains réussissent à survivre et la jeune Judy arrive à se débrouiller seule. C’est un pendant de Mad Max féminin, sur une terre désolée mais verte, en quête de carburant aussi… mais là, les déchets manquent et constituent le seul carburant. Alex Crippa (Dei, Nero, Le Missionnaire) n’a rien inventé, mais son scénario est bourré de références majestueuses. Surtout, l’histoire est bien rythmée, efficace et pleine de rebondissements, jusqu’à un twist final surprenant. Son entente avec son compatriote Francesco Castelli (Presque Jamais) fonctionne bien, avec un séquençage d’une grande efficacité et un trait sous influence manga qui joue des sentiments caricaturés. C’est agréable, drôle parfois, prenant toujours, mais on se demande comment diable Crippa va-t-il pouvoir donner une suite à ce tome. Wait and see…