L'histoire :
Ake Ordür n'a qu'une mission : défier les autorités et leur cracher au visage leur médiocrité. Infatigable anarchiste, il brûle tout sur son passage, à l'heure d'une apocalypse sans fin. Le Parlement et le gouvernement ont été réduits en cendres et les flics ont riposté en bombardant la banlieue avec des B-52. Bref, voilà encore une journée « de merde ». Ake Ordür, lui, s'est déjà réfugié à Blackbourg, un patelin hanté par les usines et leurs rejets. Un seul programme : la révolution ! Mais il lui faut un plan d'action : attaquer le Japon, tuer des féministes, boire de l'alcool ou... attaquer le Japon. C'est décidé, il commencera par boire de la gnôle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La scène indépendante suédoise grouille de talents. Outre Liv Strömquist et Knut Larsson récemment, c'est au tour de Lars Sjunesson de faire parler de lui. Ake Ordür a tout du brûlot politique destiné aux élites. Son héros, anarchiste aux phrases lapidaires, sortes de slogans lancés comme des lames de couteaux, s'exprime avec peu de mots et entend combattre la médiocrité d'une époque née du consumérisme outrancier et de la guerre perpétuelle. Où trouver du sens ? Dans l'action destructrice, selon Ake, bandit agressif qui n'a pas d'autres ambitions que de faire table rase de cette société malsaine qu'il exècre, sans oublier de saccager ses conventions étouffantes. Armé d'une violence aveugle et arbitraire, son cri de guerre ne souffre d'aucune équivoque : « Aux chiottes la bourgeoisie et toute l'ordürière société ». Tout à fait dans le ton de L'Association, la BD (farce potache ou brillante analyse critique ?) donnera libre cours aux penchants destructeurs qui sommeillent en chaque lecteur. A l'appui d'un graphisme signalétique ou iconique, Ake Ordür avance avec pour seul horizon l'envie de tout démolir, le sourire carnassier et la pipe entre les dents. Ake Ordür, l'appel de la révolution salvatrice ou l'éloge du mal comme salut libérateur...