L'histoire :
La communauté des super héros est en ébullition : un nouveau confrère vient d’intégrer son clan. Son nom est Engelmann et ses employeurs du bureau du scénario lui ont octroyé des pouvoirs étonnants, comme l’émotivité, l’ambivalence et surtout le terrible « savoir écouter les autres ». Durant le premier épisode, ils lui ont même créé son histoire. Suite à un accident atomique dans une école privée catholique, le petit garçon, Jeannot Engelmeier, se voit doté de ces capacités. Celles-ci lui permettent d’affronter la violence du quotidien, les crachats et l’impolitesse. Alors qu’il ne sauve pas le monde, il se fait engager comme rédactrice pour un magazine féminin. Au fil des jours et des épisodes diffusés, Engelmann ne semble pas attirer les foules. Pire encore : les changements de caractère imposés par le bureau du scénario lassent la plupart des lecteurs. Le super héros se confie donc à l’un de ses confrères, Capitaine Analpho...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publié en 2010 en Allemagne, Engelmann sort en France chez L’Association. Son auteur, Malher, y revisite la thématique du super héros et apporte un angle de réflexion bienvenu sur le genre, comme cela a déjà été fait aux Etats-Unis. Il montre comment un individu, somme toute lambda, devient un justicier, malgré des contraintes étonnantes. Entre l’histoire de ce nouveau justicier et une observation du monde éditorial américain, au travers de strips (sans case) en une page, les lecteurs appréhenderont ainsi l'importance du rôle des éditeurs dans la création de comics de super héros. Définition des caractères des protagonistes, de leurs ennemis, de leurs pouvoirs : rien n’est oublié par ces démiurges qui se basent sur les sondages pour faire ou défaire ces pauvres personnages. Assez drôle, l'album bénéficie de notes de fin de pages souvent inutiles, mais qui participent au côté décalé de l’ouvrage. Malher raconte tout de même une véritable histoire dans cet Engelmann qui, si elle amène à la réflexion, ne parvient pas à le rendre attachant. Ses dessins sont en outre très basiques et épurés. Un album pas inintéressant, mais pas totalement convaincant non plus...