L'histoire :
Assis à une table et prenant son thé, un homme revient sur sa carrière au sein de l’industrie du cinéma japonaise. Il nous apprend qu’il a longtemps travaillé sur la conception de décors et d’effets spéciaux pour des films de monstres. Il nous explique aussi qu’il n’a jamais cherché à réaliser un film, ni même mettre en scène un scénario. Ce qui l’intéressait, c’était seulement de donner vie à ces créatures, de les faire se mouvoir au sein des décors qu’il créait pour elles. Au fil des anecdotes et des secrets de tournages, l’homme et ses motivations se révèlent peu à peu au travers de son œuvre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Librement inspiré par la vie d’Eiji Tsuburaya, maître japonais des effets spéciaux qui participa à la création de Godzilla, Le Rituel est un bel hommage à un genre cinématographique particulier, le film de monstres japonais, mais aussi de manière plus large à une vision artisanale du cinéma, avant l’avènement des blockbusters modernes bourrés de numérique. On découvre le travail que nécessitait la construction des décors, comme par exemple cette piscine qui fut transformée en une reproduction de Tokyo et qui fut maintes fois détruite et reconstruite au gré des tournages. On en apprend plus sur les acteurs en costumes qui incarnent les fameux monstres, ou encore sur les scénarios qui ne sont en fait que de simples variantes du même d’un film à l’autre. Nicolas Mahler nous raconte tout cela avec son style minimaliste, le temps de ce très court album, à l’humour aiguisé. On retrouve son dessin simple mais qui fait mouche pour mettre en scène les souvenirs de cet homme. Dans la plus pure tradition des publications de l’Association, Le Rituel nous offre un récit atypique, étonnamment riche malgré son format, et qui se révèle loin d’être aussi anecdotique qu’il peut paraître au premier abord.