L'histoire :
Deux enfants sont accompagnés par leur mère à la campagne. Ils fuient la guerre pour aller chez leur tante. Mais alors qu’ils jouent dans le jardin, ils envoient la balle au-delà du jardin. Ils sautent le mur pour se retrouver dans une immense propriété qui semble vide. Ils boivent dans des verres abandonnés et s’aperçoivent qu’il y a du monde dans la maison. Des adultes regardent des images de guerre et de désolation sur un écran géant… Un jeune homme débarque chez son propriétaire car il a besoin d’argent pour repeindre sa porte d’entrée. Le vieil homme lui demande de l’accompagner et de l’aider. Cachés dans une minuscule pièce, les deux hommes mettent le feu à une substance, l’éteignent, puis se retrouvent propulsés dans les airs et emmenés sur une île mystérieuse par le tapis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien malin celui qui pourrait mettre une étiquette dans le dos de Joe Kessler. Le jeune anglais qui s’auto-édite fait exploser en éclats ses histoires, ses cadres, ses couleurs. Tout fonce, tout pète. Un trait rapide, au feutre, avec des couleurs d’une grande violence, et l’objectif clairement affiché d’immerger et de faire exploser l’esprit du lecteur. Est-on acteur ou voyeur ? De fait, les histoires, iconoclastes, se dévorent malgré les nombreuses chausse-trappes et une narration extraordinairement dissonante. Loin des funambules qui tissent leurs histoires sur un fil, Kessler est un artiste de rupture. Il casse les lignes, les propos, les codes. L’absurdité de son récit prête à rire, quelquefois, à réfléchir souvent, et bouscule toujours. Rien n’est confortable dans sa narration, de ses lignes bizarres à ses couleurs criardes. Le lecteur en ressort groggy.