L'histoire :
Kroak est un esquimau, à qui il arrive tout un tas d’aventures étranges, parfois largement oniriques, sur sa banquise. Par exemple, ce jour là, il se poste face à un trou dans la glace, le harpon en joue, prêt à « dégainer » au premier phoque qui passe le bout de sa truffe. Et il attend, il attend… et se lasse, pile poil au moment où ledit phoque, farceur, lui sonne un coup de trompette dans les esgourdes. Kroak se remet donc en joue dans la seconde, en grommelant. Mais c’est cette fois par un trou situé derrière son dos qu’un phoque le pouête par surprise. Très énervé, il passe la tête par le trou… lorsqu’un autre phoque vient le pousser plus volontiers à l’eau en le traitant d’autruche, vue la position ridicule. Bientôt, ce sont 3, 5, 10, 100 phoques qui passent leurs têtes par des trous et se mettent à le poursuivre…
Plus tard, Kroak accoste en kayak au bord d’un morceau de banquise très escarpé, qu’il entreprend d’escalader. Après une corniche compliquée, il est aidé à se hisser totalement en haut par une ourse polaire qui a des velléités amoureuses sur sa personne. Kroak préfère resauter à l’eau et il atterrit directos dans son kayak. Or, l’ourse opiniâtre la suivi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Kroak, édité par le petit éditeur auvergnat L’atelier du poisson soluble, est un petit format souple, aux pages bichromiques, recueillant plein de courtes historiettes muettes de 4 pages. Toutes mettent en scène un esquimau solitaire (que nous déduisons s’appeler Kroak…) à qui il arrive des anecdotes communes et extraordinaires, sur son coin de banquise. L’auteur Nicolas Bianco-Levrin n’a pas pour démarche de livrer des scénarios très complexes : son objectif est ici de s’amuser visuellement avec un décorum fait d’un trait simple en noir et blanc (et d’une tierce couleur en applat, donc) et un contexte aussi simple et infantile que l’imagination au travail quand on est seul sur la banquise. Ainsi, aux traditionnels phoques, ours, icebergs, bonhommes de neiges et igloos attendus, Kroak fait également de ses compagnons des nains de jardin, un gramophone, un dragon, des démons, une sirène, un explorateur à poils, des palmiers… Oui, la fantaisie est le maitre mot de ces petits délires, que l’auteur a également adapté en film d’animation en 2D (présentés au festival du livre Jeunesse de Montreuil). L’exercice est fantaisiste, léger, ne casse trois patte à un pingouin, mais il offre un moment de lecture délassante et imprévisible…
