L'histoire :
Un cow-boy découvre en pleine nuit un cadavre dans un ravin. A priori, l’homme semble mort. Une valise assez lourde et pleine de promesses attise la curiosité du cow-boy : celle-ci est reliée à la main du défunt par une menotte. Il va falloir choisir entre couper la main ou couper la chaîne. Ce qui paraissait en apparence facile à réaliser va se révéler mortel pour le héros malheureux rattrapé par le fatum... Et l'ombre des corbeaux plane au-dessus d'un paysage aride où la solitude régit la vie des éléments...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour rappel, la collection Vingt-Quatre de L'employé du moi édite des « récits courts, spontanés ou expérimentaux » à petit prix. Il est question ici d'une situation cocasse au cœur du désert : un homme s'interroge : doit-il couper une main ou une chaîne pour récupérer une valise peut-être pleine de gros sous ? Le peut-il ? Le pitch est alors le prétexte à une savoureuse fable sur l'appât du gain, la cupidité et l'avidité qui trouvera son épilogue macabre dans une ruse du destin, rappelé par l'aridité et la désolation du désert. Le grand atout de ce court récit est ici la partition visuelle. Jordan Crane, via un trait fin et maîtrisé, joue sur les contrastes, le clair-obscur et la puissance graphique de ses lavis monochromatiques vifs : tantôt sombres, tantôt clairs, bleus, rouges ou oranges, ils portent un récit qui s'enlise joyeusement dans une pénombre prophétique sombre et amusante, celle d'un personnage qui, pour avoir trop désiré, n'aura droit qu'a la grande faucheuse en guise de conclusion. Sympathique.