L'histoire :
Albin vit avec un poisson rouge. Seul, rondouillard, timide, Albin fait vieux jeu. Coupé du monde et absent à la vie, Albin tombe désespérément sur un répondeur vide de messages quand il consulte son mobile. Entre inertie et manque d’ambition, Albin vit une existence sans aspérité. Pourtant, son poisson Jacques-Yves, en échange d’un peu d’aide, lui promet de lui offrir une copine. Et ça tombe bien, car Albin cherche irrémédiablement l’âme-sœur. Elle s’appellerait Zélie et habiterait à la résidence Pierre de Marivaux. Un beau jour, Albin se pointe donc chez elle, un bouquet à la main. Mais celle-ci lui oppose un refus très sec. Marre des hommes, marre de l’amour, Zélie a assez donné. Pourtant, par un heureux hasard de circonstances, Albin et Zélie se retrouvent avant d’être emmenés par des Martiens dans un au-delà pour le moins étrange...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des histoires d’amour romantiques a priori impossibles, le cinéma, les livres et la BD en ont déjà raconté des milliers, avec plus ou moins de bonheur. Dans Albin et Zélie, il n’est pas question d’autre chose que de sentiments et d’amour contrarié. Dès lors, l’exercice de raconter en 180 pages une romance sans tomber dans les clichés devient périlleux. Pour contourner l’obstacle, Yannick Marchat, dont c’est ici le premier roman graphique, choisit la carte de l’univers SF décalé et cocasse ancré dans un contexte social réaliste. Hélas, Albin et Zélie n’évite toutefois pas quelques écueils ou pièges : des personnages vulgaires (Zélie et son vocabulaire trop fleuri à la longue) ou archétypés (Albin, le trentenaire un peu trop gros, timide, en panne de réussite avec les femmes…) et un environnement SF qui ressemble plus à un gadget narratif forcé et artificiel qu’à une vraie bonne idée de scénario, sans par ailleurs donner plus de profondeur à des personnages pétris de bons sentiments. Résultat : Albin et Zélie manquent de relief, les dialogues aussi, tandis que le déroulement paraît bien incohérent et le fond sans originalité. Le trait d’Albin Marchat est quant à lui soigné, maîtrisé et agréable, sans tout à fait subjuguer non plus. Possible que le lecteur s’égare dans cette BD romantique trop parfumée à l’eau de rose, flottante et finalement guère attachante.