L'histoire :
Maxime est passionné de foot depuis sa plus petite enfance. Avec son grand frère, il faut tous les jours aller jouer sur le terrain un peu défoncé près du pavillon où ils vivent. Leur père encourage cette passion, il soutient son fils qui joue dans un petit club du canton de Vaud. Près de vingt ans après ses premiers coups de pied dans un ballon, Maxime a pourtant laissé tomber son sport favori. Il regarde avec nostalgie, mais sans regret, la boîte en carton pleine de souvenirs de ce parcours qui l'aura mené au niveau semi-professionnel. Une dernière photo avant son départ vers Bruxelles où il va se consacrer à sa nouvelle passion : la bande-dessinée. Les deux fans homophobes du PSG qu'il croise dans le train le confortent dans son choix. Il y a autour de ce sport qu'il adore des comportements qu'il ne pouvait plus supporter. Lorsqu'il s'installe dans son petit appartement, des souvenirs reviennent comme cette mi-temps d'un match où, menés 2-0, ils s'étaient faits littéralement insulter par leur coach qui ne connaissait que le langage viril pour motiver ses troupes. La violence des mots et des actes sur le terrain aura eu raison de sa motivation. Les cours de l'école d'art commencent dans trois semaines. Dans un bar proche de chez lui, il rencontre une jeune femme qu'il a bousculée la veille en arrivant. Le moment de gêne mutuelle a finalement débouché sur une conversation. Ils vont boire un verre ensemble et se découvrir quelques jours plus tard un point commun inattendu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce premier album, Maxime Schertenleib raconte son propre parcours, juste après sa sortie de l'Institut Saint Luc de Bruxelles. La dimension personnelle et intime est très présente dans ce travail. Les exemples vécus sont racontés sous l'angle du traumatisme que le jeune footballeur a ressenti. On le voit perplexe dans les vestiaires, sur le terrain, face à des attitudes qui sont aux antipodes de ses valeurs personnelles. S'il est impossible de jouer au foot sans haïr et insulter, alors il doit changer le cours de sa vie. Son arrivée à Bruxelles permet de mieux découvrir sa personnalité. A partir de là, c'est un parcours de vie autour d'une nouvelle passion qui se déroule devant nos yeux. Il n'y a rien de radical dans ce récit, juste les états d'âme d'un jeune homme d'aujourd'hui qui se cherche. On sent que l'album que l'on tient en mains est d'une grande importance pour l'auteur. Cela transparait même un peu beaucoup pour qu'on s'y plonge sans se sentir détourné de l'histoire. Elle est pourtant intéressante et bien construite, avec une postface passionnante sur l'homophobie dans le foot, qui n'est pas pour autant le thème central de cet Arrêt de Jeu. L'originalité du thème est réelle, sans pour autant que l'immersion du lecteur se fasse encore totalement. Ce premier album intéressant rend clairement curieux des prochains travaux de ce jeune auteur suisse.