L'histoire :
C'est l'histoire d'une femme très très grande et d'un homme très très petit, séparés par 80 centimètres, mais semble-t-il unis par les sentiments. Tout semble les opposer, mais Napoléon, à force de patience, de courage et d'amour sincère, finira par séduire une femme au tempérament affirmé et au caractère presque renfrogné. Sûr de son succès à venir, flottant au milieu des fleurs et des fruits, Napoléon le dévoué ne sait faire qu'une chose : attendre celle qui lui promet un bonheur fragile mais éternel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pitch faisait peur : encore une histoire d'amour misant sur la tendresse et la poésie. Après tout, toutes les histoires ont déjà été racontées mille fois. Si le traitement parvient à être original, pourquoi pas. Mais très vite, le message sur la fragilité des sentiments et l'amour impossible se révèle léger, bien trop léger, pour ne pas nous ennuyer au bout de deux pages. Pour tout dire, la narration verse rapidement dans une poésie de pacotille, portée par une voix-off navrante, usant d'images éculées (« Au moment où elle fit ce faux pas, ses yeux se portèrent inévitablement hors de leur périmètre habituel et elle l'aperçut, lui et son regard suppliant de chiot... mais en même temps plein d'une promesse d'amour qu'elle n'avait jamais connu auparavant... »). Lourd, caricatural, pseudo-poétique, le scénario ne parvient à susciter ni la curiosité ni d'intérêt particulier. Pire, il agace. On survole donc l'ensemble en préférant s'attarder sur le graphisme aérien et lâché de Francisco Ruizge. Proche de l'esquisse, très sommaire dans les portraits mais intéressant pour reproduire les paysages urbains, c'est encore de là que la poésie (s'il y a) parvient à jaillir. Un sentiment de vide finalement, pour une BD noyée dans un romantisme à l'eau de rose.