L'histoire :
Cheveux bouclés roux ; salopette orange ; petit nez fripon et langue perpétuellement en mouvement… : elle s’appelle Bibi et a pour amour, dans sa vie, Prescott, son inséparable panda en peluche… Comme toute fille qui se respecte, Bibi a besoin de beaucoup de tendresse. Prescott, quant à lui, peut aisément valdinguer, s’écraser contre un mur, embrasser violemment un manche à balai, tenir 20 secondes dans le grille-pain sans brûler ou garder super longtemps la tête sous l’eau du bain… Il suffit juste ensuite d’un passage dans la machine à laver et d’un gros câlin. Mieux que la peluche, il y a Isidore, le fils des voisins. Un truc sensationnel, ce machin. Une innocente victime à qui on peut, en effet, faire boire l’eau de la peinture, mettre des grains de riz dans le nez et inviter à redécorer au crayon feutre le mur du salon. Le hic, c’est qu’en peluche ou en couche, les joujoux finissent toujours par attirer de gros ennuis et mettre les mamans en colère. Tant pis ! D’ailleurs les mamans et les papas devraient un peu y regarder à deux fois avant de gronder à tout va : il faut voir un peu ce qu’ils font risquer à leur progéniture en leur faisant prendre un simple bain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mais puisqu’on vous dit qu’elle l’est pas… petite !!! Inutile donc de confier le bouquin à un aréopage de gamins d’une dizaine d’années, prêts à s’amuser des facéties d’une tignasse rouquine en salopette. Pas la peine de leur confier ces saynètes de 5 planches agréablement mises en mouvements par une mise en scène dynamique et un dessin joliment rond. Nous ne leur dirons pas non plus que ça pétille de malice, option bêtise et tendre naïveté : ça pourrait leur faire croire qu’elle est petite, Bibi, et c’est pas ça du tout (c’est écrit en gros sur la couverture en plus !). Non ! Laissons alors les plus grands s’emparer du boulot de Bruno Duhamel. Laissons-les repérer la justesse du propos et l’intelligence des thématiques abordées. Ecologie, cultures étrangères et voyage, biologie, chat zinzin, vie à la campagne et ses autochtones ou étude minutieuse de ce qui se passe au fond du lit, entre le matelas et le drap du dessus, alimenteront ainsi les plus belles analyses. Plaisanteries à part, une chose est sure : cette première immersion dans la vie de la gamine ne laissera pas indifférents petits (désolé Bibi !) et grands. Car habilement, Duhamel marche sur la douce frontière qui fait les enfants se prendre pour des grands et les adultes garder dans les mirettes le meilleur, le plus tendre ou naïf de ce qu’ils étaient, petits. Le tout emballé par une constante fraicheur, le cocasse ou la logique du raisonnement enfantin distille une agréable bonne humeur et crée une attache immédiate à cette GRANDE (on a retenu la leçon !!) héroïne de 4-5 ans. A suivre donc…