L'histoire :
Danse macabre, ballade funeste, psychanalyse sauvage, voilà ce que va devoir subir le fils de Lazare. Il vient d'être ressuscité d'entre-les-morts par des corbeaux dans un cimetière. Il est pourtant debout, ne comprend pas et ne se souvient de rien. Comme le Purgatoire est bondé d'humains en attente de Jugement, il va devoir enquêter sur sa vie et les conditions de sa mort pour gagner du temps et couper les files d'attente. Ce sont bien les Anges qui lui confient cette mission afin que son attente au Purgatoire soit écourtée, qu'il se rachète de ses péchés et se sauve. Première étape : se rendre à la chapelle pour y trouver de quoi se vêtir. Une fois là-bas, un prêtre lui apprend qu'il a été pendu. Le fils de Lazare le tue aussitôt et part vers les forêts pour entamer la danse macabre qui le mènera vers une vieille sorcière lubrique, des pèlerins et même la fille de Belzébuth...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enfer, Paradis et Purgatoire, lieux du Jugement dernier, sièges de tous les supplices et délices offerts au croyant. Vous avez péché ? Alors vous connaîtrez les affres de Martin, ressuscité d'entre-les-morts pour enquêter sur sa vie et sa mort... Bref, c'est à une randonnée joyeusement paillarde et funèbre qu'invitent Yohan Radomski et Yann Taillefer, revisitant avec un plaisir non feint le musée des horreurs médiévales pensé sous l'angle d'une sinistre fantaisie : mort omniprésente, ripailles menaçantes, instruments de torture, sexe effréné, compagnons diaboliques, créatures effrayantes... L'occasion de passer en revue l'ensemble des questionnements chrétiens sur la mort, la foi, le mal, la folie. Une vie de péchés, de sacrifices, quelques plaisirs coupables aussi et au bout, la question inévitable : obtiendras-tu ton Salut, fils de Lazare ? Paradis ou Enfer ? Sans se départir d'un humour noir sympathique, mais en un texte inutilement bavard qui joue la surenchère parfois, Yohan Radomski narre les cruelles péripéties d'un petit mort sans cesse ballotté, prenant un malin plaisir à le torturer. Au dessin, Yann Taillefer anime de son crayon anges et diables sortis tout droit des Enfers, jouant l'excès de proportions. Cru et gore, son graphisme réussit à faire jaillir la répugnance, la saleté et l'horreur de quelques pages. Si les âmes sensibles peuvent s'abstenir, les autres trouveront de quoi nourrir leurs pulsions cachées.