L'histoire :
Trois minutes. C’est le temps qu’il a fallu à Max pour traverser la rue. Le temps d’un détour. Trois minutes, c’est bien peu et pourtant suffisant. C’est alors que tout commença vraiment avec Coquillage… Quelques semaines avant, Max rencontrait Coquillage au hasard d’une soirée organisée chez une copine. Tous deux sortaient d’une relation compliquée et se disaient que finalement, le célibat avait ses avantages. Plus résignés qu’heureux mais voilà. Max s’activait, l’esprit libre. Puis elle commença à danser. Max la remarqua naturellement et, sans réfléchir, tenta une approche. Un chat fut cause de malentendu et la soirée fila (…). Les jours passent et Max continue à penser à Coquillage. C’est bête mais il n’arrive pas à la sortir de sa tête. C’est bête car entre temps, il a appris que le chat c’était celui de son ex et non de son mec présentement. C’est bête surtout car à cause de ce malentendu, il a succombé aux avances de Sophie, une autre fille qui le poursuit (mais qui lui fait peur : il se sent mal à l’aise avec elle…). Max a ainsi invité Sophie à venir prendre un verre chez lui à l’occasion d’une petite soirée électorale – c’est le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Coquillage aussi sera là…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comment commence(-t-on) une histoire ? Une rencontre, un regard, le hasard ? Tout débute souvent de la plus simple des façons. Et c’est donc intelligemment, de la même façon, que Domas aborde cet album : tout en simplicité et spontanéité. Suite des aventures de Max dans Litost, 3 minutes relate la naissance de son histoire (concluante !) avec la belle et délicate Coquillage. Le ressort de l’intrigue ne réside ainsi pas tant dans le fait de savoir si oui ou non ils finiront ensemble, mais dans le comment de l’affaire – cela tient chaque fois à un rien. Au moyen d’un trait emprunt de légèreté et de sentences courtes, Domas déroule son sujet sur un mode tempo, tout en douceur, en temporisation donc et en justesse. Le récit, sans doute inspiré d’expérience vécue, convainc pleinement par sa vraisemblance comme par sa poésie. Afin de figurer les états d’âmes de ses personnages (et l’état de leur relation), l’auteur les envoie parfois sur la lune, en haute mer, par-dessus la montagne ou encore surplombant la ville. Des astuces graphiques payantes, à l’instar des contours marron utilisés pour la mise en relief d’un élément. Intimiste et belle, cette histoire N/B pourrait être la vôtre demain, ou l’a été (?). Cette chronique sociale et sentimentale fera en tout cas l’unanimité parmi tous ceux qui auront le bonheur de la lire. A bon entendeur.