L'histoire :
Lou Reed, un adolescent rebelle, vit chez ses parents à Long Island à la fin des années 50. Face à son comportement provocateur et à la découverte de poèmes évoquant des relations homosexuelles dans sa chambre, ses parents font appel à un psychanalyste. Après un diagnostic de tendances schizophréniques, ce dernier prescrit un traitement par électrochoc. Cette expérience traumatique laissera de profondes séquelles chez le jeune homme, sapant sa confiance en autrui et alimentant son inspiration poétique. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, au Pays de Galles, John Cale vit une enfance marquée par l'absence de sa mère, malade d'un cancer du sein, et l'indifférence totale de son père. Élevé par sa grand-mère, il endure les reproches de celle-ci, l'accusant d'être responsable de la maladie de sa mère. De plus, il subit des abus de la part de l'organiste de l'église qu'il fréquente. Isolé et empli de colère, il trouve refuge dans la musique. Heureusement, une bourse d'études lui est accordée pour suivre des études de musique au Goldsmiths College de Londres. C’est à New York, au milieu des années 60, que les chemins de Lou Reed et de John Cale vont se croiser. Leur goût prononcé pour ce qui dérange va bouleverser l’histoire de la musique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Koren Shadmi retranscrit de façon captivante l'histoire du Velvet Underground, ce groupe punk qui a inspiré de nombreux artistes par la suite. Leurs relations internes tumultueuses et leur rencontre avec leur mentor Andy Warhol ont profondément influencé leur musique qui a choqué le public, à l’époque. Malgré un talent indéniable, leur passé troublé et leur consommation importante de drogue ont nuit à leur travail autant qu’ils l’ont nourri. Mais c’est le comportement paranoïaque de Lou Reed qui va freiner l’ascension du groupe. L'auteur retranscrit en détails toutes les péripéties de ce groupe mythique. Le dessin est également plutôt réussi. Il permet de reconnaître aisément les personnalités présentes dans le livre sans que leurs traits ne soient caricaturaux. De plus, le traitement des couleurs est particulièrement réussi, avec une dominante de violet et un fond légèrement texturé évoquant le velours. Cet album est un incontournable pour tous les amoureux de musique et d'histoire du punk rock.