parution 25 mars 2022  éditeur La Cafetière  Public ado / adulte  Mots clés Anticipation / Santé

La Mort rose

Les fréquentations d’un visio-prof l’amènent à douter du « soi-disant » virus mortel qui oblige la société à être strictement et définitivement confinée. Edition intégrale d’un étonnant et prémonitoire thriller social dystopique.


La Mort rose, bd chez La Cafetière de Pallardo
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©La Cafetière édition 2022

L'histoire :

Dans un avenir pas si lointain du notre, une épizootie pandémique et particulièrement létale appelée la « mort rose » a causé une hécatombe sur l’humanité. Pour pouvoir continuer à vivre, les survivants ont dû réorganiser toute leur vie sociale, appliquer des mesures radicales et définitives de confinement. Ainsi, chacun vit désormais reclus et calfeutré dans son domicile. Les relations sociales se font par écrans interposés : école à domicile, télétravail, jeux virtuels en ligne, web porno… Le ravitaillement est livré en porte-à-porte, il passe par différents sas et tuyaux de désinfection. Et lorsqu’on veut sortir, il faut suivre un protocole strict pour enfiler une combinaison étanche, un masque… qu’on ne quitte qu’une fois de retour chez soi. C’est ce que fait Miguel ce jour-là, pour aller visiter la nouvelle maison de ses amis. Un bus le convoie à travers un environnement urbain froid et dépeuplé. A l’arrivée, il doit passer par le sas de décontamination de ses amis. Sa combinaison sera ensuite calcinée, il devra enfiler celle de rechange qu’il a pris soin d’emporter. Enfin, il est réellement, physiquement, en société ! Ses amis lui montrent alors une pièce secrète dans laquelle ils font pousser de vrais légumes – une activité hautement prohibée car potentiellement vecteur de transmission virale…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Une aventure d’anticipation sur un monde ultra-confiné, en proie à une épidémie virale… dans lequel l’état est accusé d’entretenir une surveillance démesurée, autoritaire, pour mieux contrôler la population… Toute ressemblance avec une période récente vécue un peu partout sur Terre ne serait que pure coïncidence. Car l’espagnol Jaume Pallardo a réalisé cette histoire entre 2015 et 2017, soit deux ans avant la pandémie mondiale de covid ! Son inspiration prémonitoire lui venait alors de l’épidémie d’ébola, dont on venait de signaler des cas en Espagne. L’album a d’ailleurs été édité en 2018 et 2019 en deux volumes par les ibériques éditions Contrabando (La muerte rosa). Les françaises éditions de la Cafetière rassemblent aujourd’hui le tout en une intégrale de près de 250 pages, qui procure logiquement comme une atrabilaire amertume en bouche à la lecture. La proximité avec notre « petite » pandémie – au regard de celle vécue par le héros Miguel – et son confinement participent pleinement de ce sentiment, tout comme le traitement colorimétrique froid, qui s’appuie sur des teintes monochromes roses ou grises. Porté par un dessin semi-réaliste plutôt agréable et une narration immersive, le lecteur se projette dès lors dans une vie sous un variant sévère, avec les infinies précautions de décontamination et d’isolement qu’il engendrerait. Après une parenthèse sentimentale un peu bluette (rien à voir avec le rose), le propos s’oriente ensuite vers la théorie du complot gouvernemental pour asservir la population. L’auteur se défend d’avoir voulu relayer les discours conspirationnistes des zozos anti-masques et anti-scientifiques. Et effectivement, on est plus proche ici d’une réflexion sur l’autoritarisme en général, portée par les dystopies romanesques 1984 de George Orwell ou Un bonheur insoutenable d’Ira Levin, voire du film Soleil vert, pour son final glaçant.

ISBN 9782847740295