L'histoire :
Une petite vieille rabougrie qui traverse la rue se fait chiper son sac à main par un djeunz qui passe en courant. Ce djeunz se fait aussitôt tirer le sac par un autre djeunz qui court dans l'autre sens. Le second voleur n'a pas le temps de se réjouir que le premier lui repique le sac. Enfin, la petite vieille, tout aussi réactive, se réapproprie elle aussi vivement son bien. Or un flic, qui n'a vu que la fin de cette séquence de rebondissements en cascade, met la vieille en taule...
Un candidat en campagne municipale apporte la photo de son rival en poste, à un tueur à gage. Contre quelques billets, il lui demande visiblement de lui simplifier la tâche électorale. Le flingueur s'exécute mais loupe sa cible et tire une balle en pleine tête de l'épouse du maire. Le tueur à gage a ensuite la surprise de recevoir la visite du maire... avec quelques billets et la photo du candidat !
Du haut de son arbre, Tarzan repère un lion en train d'agresser une jeune femme. Son couteau à la main, il intervient rapidement, se bat avec le fauve et le tue. Puis il emporte la fille dans ses bras musclés... pour mieux la balancer en pâture à son crocodile.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre deux recueils d'historiettes autobiographiques, Fabcaro se colle avec Talijanska à un exercice difficile : le strip d'humour muet en une planche. Et si le résultat est un tantinet irrégulier, avouons qu’il n’y parvient pas trop mal. En parenthèse didactique, rappelons tout d’abord que Talijanska est un morceau gitan qui se joue à l’accordéon, « une p’tite musique de manège lancinante, qui vous pique et vous chatouille » (selon l’éditeur). Bref, toute une métaphore pour définir le train-train sardonique et nonsensique de la vie, diversement racontée au sein de 36 gags muets et hétéroclites. Car ici, deux thématiques transversales s’alternent au sein de 4 chapitres : l’humour absurde et l’humour cynique. On meurt facilement dans ce recueil, mais ça n’est pas si grave car cela appartient à la fatalité. Si la chute inattendue et cynique est le nec plus ultra, le potentiel zygomatique des historiettes n'est pas toujours au rendez-vous. Certains gags déclenchent une franche hilarité (la rencontre amoureuse entre un avaleur de sabre et une dresseuse de caniches savants), d'autres semblent plus téléphonés ou évidents. Dans tous les cas, Fabcaro fait ses gammes et taille sa route, dans un registre comique qu’il n’est pas prêt de quitter…