L'histoire :
La guerre entre extraterrestres a été déclarée. Sur une planète dévastée, vit le Major, l'un des rares survivants. Les extraterrestres ont en effet exterminé la quasi-totalité de l'espèce humaine. Pourtant, celle-ci s'était prémunie contre les attaques en inventant la science et une économie mondiale capables de fabriquer des armes à haut potentiel destructeur. Les sondes lancées dans l'espace, elles, permettaient d'anticiper en débusquant l'ennemi. Sans l'aide des extraterrestres, les humains ont en réalité détruit leur propre Terre : les progrès de la médecine ont entraîné la surpopulation et l'industrie anéantissait espèces animales et végétales. Depuis, c'est la guerre entre extraterrestres, alors que les humanoïdes sont de nouveau prêts à attaquer. Désormais, le Major veille et fournit les armes en attendant de prendre sa revanche... Pour l'emporter et stabiliser la sécurité de la Terre, le Major va devoir établir une économie intergalactique !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les deux compères Jean-Luc Coudray et Emmanuel Reuzé (Les métiers secrets de la BD) offrent ici un voyage parodique dans l'univers de la SF, fendard et décomplexé. Il est question d'extraterrestres, d'humanoïdes en danger, d'écologie et d'apocalypse, sans oublier un peu de science et de philo (« Les extraterrestres ne sont pas racistes mais espécistes »). Pour chapeauter l'ensemble, un major et une Charte des Droits des humanoïdes, afin de tenter de garantir la paix et la stabilité dans l'espace, en plus d'établir les fondements de l'égalité entre les espèces humanoïdes. Tout un programme ! Évidemment parodique et constamment tiré par une esthétique futuro-kitsch de roman-photo, Le major et les extraterrestres est à lire au quarantième degré sous peine de ne rien comprendre. L'assemblage de photos souvent laides et la superposition d'objets du quotidien bien réels (radio, verre, lampe, ustensiles de cuisine au milieu du cosmos) participent du décalage calculé entre le pseudo-sérieux de l'aventure et ses conséquences désastreuses ou loufoques. Les personnages anthropomorphes, pathétiques, et vêtus de combinaisons blanches trop grandes pour eux, ont quant à eux l'air de stratèges maladroits tout droit sortis d'épisodes de Bioman. La démarche est volontairement excessive et le résultat jubilatoire. Un livre qui sort de l'ordinaire, sans se prendre au sérieux, par son humour décapant et son parti-pris formel criard. Bref, le parfait contre-pied d'un genre très balisé.