L'histoire :
28 décembre 1970, hôpital Sacré-cœur de Hull. Sylvie vient rendre visite à son grand-père Arthur Leclair. Le vieil homme est surpris par la ressemblance confondante entre Sylvie et sa grand-mère Yolande. Il demande à sa petite fille de lui parler de ses projets de film étudiant. En quelques mots, elle lui explique ce qu’elle aimerait exprimer dans son film. Le grand-père lui demande alors de quoi écrire afin de rédiger ses dernières intentions. Dans ce courrier adressé à son fils, il stipule qu’il lègue à Sylvie un coffre qui se trouve dans son chalet. Père et fille se rendent au chalet et y découvrent le coffre qui recèle un carnet avec les mémoires du grand-père à l’époque où il était projectionniste ambulant. Sylvie se lance dans la lecture de ces mémoires.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1895, les frères Lumière vont révolutionner leur époque avec l’invention du cinématographe. Quelques mois plus tard, des séances de vues animées vont voir le jour à travers le monde. Au Québec, des projectionnistes ambulants vont se rendre dans les villes de plus de 2000 habitants avec cette nouvelle invention. Cet album fictionnel relate le parcours d’un de ces précurseurs. Dès son plus jeune âge, Arthur Leclair est attiré par le spectacle, que ce soit les ombres chinoises ou le théâtre. Alors que sa voie était toute tracée en reprenant la boucherie familiale, ce dernier va préférer une vie de nomade en sillonnant le Québec avec son Merveillographe. Il fera la connaissance de Yolande : celle qui se destinait à rentrer dans les ordres deviendra sa femme. Au-delà de la romance de ce couple d’idéalistes, c’est une photo intéressante du Québec rural à la fin du XIXème siècle qui est ici brossée. Le clergé est tout puissant et il est hors de question de se divertir le jour du Seigneur. Cependant, contre une partie de la recette des projections au profit des bonnes œuvres de la paroisse, les prêtres s’accommodent de quelques entorses aux préceptes moraux. Au fil des années, du succès, des rencontres, des ambitions d’Arthur, de la sédentarisation du couple, leur relation va évoluer. C’est une histoire passionnelle entre Arthur et le cinéma mais également entre Arthur et sa femme. Comme le dit la chanson « Les histoires d‘amour finissent mal en général ». Cette histoire somme toute classique jouit d’une narration fluide. Le dessin est relativement académique avec une colorisation sépia qui nous immerge parfaitement dans l’ambiance fin XIXème.