L'histoire :
26 juillet 2017, Paul et sa fille Rose sont sur un ferry qui les emmène sur l’île verte, dans le Bas-Saint-Laurent. Paul a loué un petit chalet pour quelques jours, loin de la ville. Ce sont leurs toutes premières vacances père-fille. Rose aura vingt-trois ans dans quelques jours. Ce séjour est à l’initiative de Rose. Paul n’a pas l’habitude de se lancer dans ce genre de projet, il ne sort jamais de son trou. Cela va certainement lui faire du bien. La dernière année n’a été que pédalage dans tous les sens. Les festivals BD de Québec et d’Amiens, celui de Lyon le mois dernier et les obsèques de son père au retour. Il est vidé, bien raide.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paul Rabagliati, la référence BD québécoise en récit autofictionnel, revient avec un nouveau récit sous une forme différente. Cette fois, c’est un livre illustré au crayon à papier et non une BD. L’auteur explique au début de son ouvrage que ce choix s’est imposé à l’écriture du synopsis : il lui semblait incongru de découper en case la majesté sauvage de l’île ; tout comme l’encre et la plume lui apparaissaient trop durs et radicaux pour la décrire. Au début de ce récit, Paul traverse un épisode de déprime. En quelques années, il a perdu sa mère, son père, s’est brouillé avec sa sœur et il a divorcé. Bref, il s’est isolé. Si le succès professionnel lui sourit depuis qu’il fait de la BD, il pense qu’il est au bout de ce qu’il pouvait raconter. Ce séjour avec Rose sur une île encore préservée va être l’occasion de se ressourcer, d’échanger avec sa fille, de faire de belles rencontres et peut-être d’envisager l’avenir avec un nouvel élan (pas le cervidé…). Comme souvent, ces récits où Michel Rabagliati se livre, se met à nu, sont empreints de nostalgie. Il a le don pour subjuguer le lecteur et l’embarquer dans son histoire. Par la simplicité de son écriture, son authenticité, il sait transmettre ses émotions, sa sensibilité. Graphiquement, c’est classique avec un trait en ligne claire, très lisible.