L'histoire :
Marc Lebut est l'heureux propriétaire d'une magnifique Ford T rouge. Assez téméraire et opportuniste, insupportable et sans gêne, il ne cesse d'importuner son faible voisin, Monsieur Goular, trop gentil, incapable de dire non ou de refuser toute proposition. Si bien que les deux compères vont se retrouver dans des aventures incroyables. Ainsi, pour gagner 6 millions de francs, ils doivent aller dans l'Himalaya et récupérer une pipe d'écume perdue en 1931 par Monsieur Durand sur les plateaux du Pamir. Qu'à cela ne tienne, Lebut et son voisin embarquent dans la Ford T pour toucher le gros lot. Cependant, l'argent dépensé au cours du voyage sera déduit de ce qu'ils gagneront... s'il gagnent. Quelques milliers de kilomètres les attendent, par mer et via la montagne, au cœur du désert ou des neiges éternelles... Goular s'en mord déjà les doigts !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième volume de l'intégrale Marc Lebut et son voisin, un scénario long de 44 planches ouvre le bal, suivi de 12 courts épisodes, souvent écrits par Maurice Tillieux lui-même et dessinés par Francis, parfois concoctés par Francis seul. Pas de surprise pour qui est familier du grand Tillieux : jeux de mot savoureux à la pelle, situations loufoques en pagaille, quiproquos et crises d'énervement, aventures au long cours dans des décors exotiques... Les ingrédients d'une bonne BD franco-belge sont tous là. Marc Lebut est toujours plus insupportable, fantaisiste, voire radin (il préfère souvent utiliser l'essence de son voisin pour économiser !), tandis que Goular n'en peut plus de ses frasques. Et la Ford T, ne l'oublions pas, peut-être la véritable guest-star de la série, riche support narratif de scènes insoupçonnées, à laquelle Tillieux et Francis rendent ici un hommage sincère. Quant au dessin de Francis, dans la droite ligne de l'école de Marcinelle, il est toujours rond, naïf et dynamique, fidèle à l'esprit graphique de l'époque. Avec Marc Lebut et son voisin, on ne s'ennuie jamais... Mieux que ça : on rit à l'envi... Un peu de nostalgie pour les plus anciens et une lecture vivement conseillée pour les profanes.