L'histoire :
XIe siècle. La succession du trône d’Angleterre est l’objet de toutes les convoitises. Le roi d’Angleterre, Edouard le Confesseur, souhaite en effet faire du duc de Normandie, Guillaume, son digne successeur. Problème : son beau-frère Harold lorgne lui aussi du côté du trône. Harold, à la demande appuyée d’Henri, prête officiellement serment de fidélité à Guillaume et renonce ainsi à la succession au trône anglais. Mais en réalité, Harold s’estime le seul héritier légitime de la couronne, considérant Guillaume, ce fils bâtard, comme un simple démon. Pour lui, le roi Edouard, trop malin, veut simplement éliminer le camp norvégien, lui aussi intéressé par la couronne d’Angleterre. Mais Aldith, la chère épouse d’Harold, le trouve trop confiant, trop naïf face aux pièges qui lui sont tendus. Entre intrigues de cour, scènes d’alcôve et chevauchées bellicistes, la fameuse histoire de la tapisserie de Bayeux. Au bout du chemin, la bataille d’Hastings en 1066, mettant aux prises Harold et Guillaume le Conquérant. Qui en sortira en vainqueur ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur le papier, le pitch avait de quoi séduire. Il était question de retracer en BD l’épopée de Guillaume le Conquérant, d’après ce qui est considéré par beaucoup comme « la première bande dessinée de l’Histoire », à savoir la tapisserie de Bayeux. Personne n’en avait jamais eu l’idée, étonnamment, sauf Patrick Weber, historien de l’art, auteur de polars historiques, mais aussi journaliste. Inutile de pérorer pendant 50 ans, 1066 réunit toutes les caractéristiques du parfait ratage : long, embrouillé, ennuyeux, monotone, voire irritant… Ça ressemble à une explication de texte ratée, car trop littérale et ponctué de nombreuses maladresses en matière de rythme ou de découpage. Certains dialogues et certaines cases (celles où l’on voit notamment la galaxie) se paient même le luxe de prendre le lecteur pour un ignare incapable d’interpréter les dessins. La restitution historique est en revanche plutôt fidèle, mais cela ne suffit pas à en faire une BD digne d’intérêt. Aussi dynamique qu’une pile de pont, aussi lumineux qu’un soir d’automne, le graphisme d'Emanuele Tenderini peine à sauver les meubles. D’autant plus que les grands aplats de couleurs récurrents, parfois criards, ne font que figer les planches. On se demande même si les crayonnés laissés apparents ne sont pas là uniquement pour donner du style à une BD qui n’en a pas. Un ensemble vide et bien mou au final. Quel dommage ! Une certitude : 1066 ne sera jamais un classique de la BD historique, au grand dam des Normands…