L'histoire :
Mission « Chèvrefeuille » (1953) : Au Val Tranquille, un dangereux rapace mène la vie dure aux petits rongeurs. Les animaux menacés se réunissent à la butte aux chèvrefeuilles : ils sont très nombreux à vouloir chasser Conrad le Busard. Oiseaux et rongeurs s’organisent pour mener une véritable guerre aérienne contre le dangereux volatile…
Chlorophylle contre les Rats Noirs (1954) : Des rats noirs dirigés par le fourbe Anthracite s’installent dans un coin magnifique de la campagne, après avoir été chassés du moulin Mathieu. Des canards repèrent la bande de dangereux bandits et alertent le malin Chlorophylle qui habite sur une toute petite île. Avec l’aide de la loutre Torpille, du corbeau Bitume, du hérisson Goupillon et du lapin Serpolet, Chlorophylle va tenter de lutter contre l’envahisseur. Il se fera un ennemi mortel : Anthracite !
Chlorophylle et les conspirateurs (1954) : Anthracite est prisonnier de ses ennemis. Cependant, il parvient à se libérer de la bouilloire et s’enfuit. Il rejoint ses amis Pompon, le rat d’eau, et Surmulot, le rat de cave. Cependant, Anthracite n’est plus le chef, puisqu’un autre rat noir a pris sa place pendant sa captivité : le rat X8, qui est reconnaissable par sa croix sur le front. Anthracite lui tend un piège et prend sa place en se faisant la même marque sur le front. Désormais, il n’a plus qu’un objectif : se venger de Chlorophylle !
Pas de Salami pour Célimène (1955) : Chlorophylle et la souris Minimum doivent mener une enquête difficile dans une ville. Un animal inconnu vole du salami dans une boucherie et les hommes accusent le chien Rase-Mottes. Les deux rongeurs utilisent toute leur ruse et leur science du camouflage pour découvrir le véritable coupable…
Le bosquet hanté (1956) : Chlorophylle et Minimum ont trouvé une petite voiture mécanique. Ils l’utilisent pour se rendre au lac, mais arrivent dans un bosquet des plus étranges : des épouvantails et des fantômes semblent y prendre vie ! Que se cache-t-il dans ce bosquet hanté ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Lombard poursuit sa politique de réédition de ses séries phares. Le présent volume de plus de 200 pages revient sur un auteur qui a fait les beaux jours du journal Tintin, mais qui a vécu dans l’ombre des monolithes de l’époque qu’étaient Hergé et E.P. Jacobs. : Raymond Macherot. Artiste méconnu et pourtant d’un grand talent, Macherot se tourne très vite vers le récit animalier, après avoir fait quelques histoires réalistes (il a participé au scénario de la fameuse série Le chevalier blanc). Son talent éclate avec le personnage de Chlorophylle. Héritier du célèbre Calvo, Macherot s’inspire de Trotinette pour créer ce « héros lérot ». Intrépide et pourtant minuscule, fragile mais pourtant très intelligent, Chlorophylle est un héros anthropomorphe des plus attachants. Cette série est remarquable sur son style graphique : Macherot est un passionné de nature et son trait magnifie toutes sortes d’animaux. Les personnages sont de gentils canards, de perfides rats, des souris captives, des hérons majestueux, des chiens solidaires, des crapauds ambivalents, des serpents vénéneux… Ce bestiaire incroyable s’accompagne de paysages naturels très soignés qui participent également à l’action. Si Chlorophylle doit aller à la ville dans Pas de Salami pour Célimène, c’est pour mieux revenir ensuite à la campagne. Sorte de La Fontaine de la bande dessinée, Macherot a également un trait ultra dynamique et très précis, de sorte qu’on a l’impression de visualiser un dessin animé. Héritier de Walt Disney et de Calvo, Macherot envoûte son lecteur par des plans osés et des trouvailles graphiques extrêmement novatrices pour l’époque. Mais Macherot, c’est aussi la qualité de la grande aventure. Passionné par les feuilletonistes du XIXème siècle, l’auteur rend son récit proprement passionnant, enchaînant les rebondissements et les actions haletantes. Il rend de nombreux hommages à de grands écrivains, tels Conan Doyle, en faisant de Chlorophylle un nouveau Sherlock Holmes ; ou encore Walter Scott ou Stevenson, Chlorophylle bravant les mers ou les forêts pour vaincre l’ennemi. Les dialogues sont soignés et le rendu épique est particulièrement poétique quand on transpose le tout sur des animaux ! Ce parfum d’aventures animalières est vraiment la patte de l’auteur et rend le récit profondément unique. L’intégrale est aussi un retour nostalgique sur les grands moments du journal Tintin, de son dessin si brillant et si efficace à la ligne claire et de son scénario si travaillé qui fait rêver petits et grands. A noter que l’intégrale compte trois aventures inédites et réalistes de l’auteur, loin des séries à venir de Chlorophylle. L’intégrale bénéficie également d’un superbe dossier qui revient sur les personnages et épisodes de Chlorophylle et sur la vie de son créateur. Un bien bel ouvrage, donc, qui vous fera voir la vie en vert !