L'histoire :
Sybil profite du réveillon de Noël en famille pour annoncer à ses parents et sa sœur qu’Arthur et elle vont devenir parents pour la seconde fois. Après deux fausses couches, Sybil est en effet enceinte de trois mois. Alors que les réjouissances battent leur plein et que chacun se lance déjà dans des pronostics concernant le sexe du futur bébé, Sybil se met à perdre du sang. La doctoresse qui la consulte lui explique qu’elle a fait une pré-éclampsie et qu’elle devra désormais poursuivre les 28 semaines restantes de grossesse allongée, à ne rien faire du tout ! Sybil veut mettre toutes ses chances de son côté pour aller au terme de cette grossesse à risques. Elle devra donc se contenter de mots croisés ou de marathon de séries télévisées. Malgré la télé, la lecture, le soutien de son homme ou encore la visite de ses proches, Sybil en a rapidement marre de son fichu canapé et d’observer ce maudit plafond ! Arthur a alors l’idée de décorer le plafond avec des dessins compte à rebours réalisés par leur fille Samantha. De son côté, Sybil lance un blog pour raconter sa vie trépidante alitée 24h sur 24h. Rapidement, ce passe-temps devient l’occasion d’entrer en contact avec des femmes vivant la même situation qu’elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu grâce à des séries à succès comme Tamara ou L’élève Ducobu, Zidrou alterne également avec des one-shot alliant humour et émotion (ex : L’obsolescence programmée des sentiments ou encore La trilogie africaine). C’est de nouveau le cas avec ce récit parlant de la « pré-éclampsie », un mal qui touche 5% des femmes lors de leur grossesse. En préambule, via son héroïne, le scénariste prévient que l’on ne trouvera ni courses-poursuite, ni gags, ni rebondissements extraordinaires dans ce récit, mais uniquement la vie d’une femme passant toute sa journée allongée à ne rien faire. Cependant, ce diable de scénariste réussit à rendre le tout très intéressant grâce à des personnages attachants et une émotion palpable. Pour rendre l’histoire encore plus attrayante, il a combiné ces tranches de vie dans le désordre. Ainsi, on passe de grands bons en avant à des retours en arrière, nous permettant, entre autres, d’observer que l’héroïne a une amie souffrant du même « mal » qu’elle, avant de découvrir comment elles se sont connues. Loin de perdre son lecteur, cette manière de procéder permet au contraire de maintenir son intérêt. Aux dessins, on retrouve l’artiste belge néerlandophone Jan Bosschaert, connu en francophonie pour avoir illustré la série Jaguar sur des scénarios de Jean Dufaux. Le dessinateur propose un trait réaliste très plaisant, rehaussé par la très bonne mise en couleurs de Julie Swolfs. Cette histoire « feel-good » est très plaisante à lire, mais on peut également comprendre qu’un certain type de lectorat n’y adhère pas du tout…