L'histoire :
Aux abords d’une superbe villa californienne, Mary en pleine crise d’adolescence, fuit le luxe et la décadence hollywoodienne de son acteur de père, pour retrouver ses « racines indiennes ». Son père Louie, spécialisé dans les rôles d’indien de service, sur le déclin, confie cette fugue inquiétante par téléphone à son ami James Healer. Ce dernier voit alors grâce à ses pouvoirs shamaniques, une escapade pour le moins tourmentée. Au volant de la Mercedes volée de sa belle-mère (qu’elle hait), Mary embarque Matt, son boy-friend, autre spécimen dérivé de la jeunesse dorée hollywoodienne. Un flingue glissé dans le pantalon, « au cas où », ce dernier la convainc de faire un petit crochet par Las Vegas, histoire de prendre du bon temps. Le temple du jeu et du vice n’attendait qu’eux ! Ruinés, mal embarqués dans une soirée privée un peu trop chaude à leur goût, les deux adolescents s’enfuient en laissant mourir un texan d’une crise cardiaque derrière eux. Allo, James Healer à la rescousse ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yves Swolfs use d’un savoir-faire sans faille pour rythmer ses scénarii. Comme pour les deux précédents albums, ce nouvel épisode se lit de bout en bout, mais sans grande passion non plus. Car en dehors d’une technique narrative impeccable, il ne se passe rien d’extraordinaire dans cette cavalcade adolescente à Las Vegas. La psychologie des personnages est un peu simplette, les rebondissements sont téléphonés, le happy-end est consensuel… L’emballage est séduisant, mais le fond du scénario archi-stéréotypé ne permet pas à cette nouvelle enquête du shaman blanc de laisser un souvenir impérissable. En ce sens, James Healer est au 9e art ce que les productions hollywoodiennes sont au 7e. Cet épisode sert juste à introduire un nouveau personnage dans la vie de James Healer, en la personne de l’avocat Daniel Withney, lui-même indien (Second Horse), spécialiste des questions indiennes. Il n’apparaît qu’à la fin, mais l’importance que lui attribue Swolfs laisse présager de son avenir dans la série. Côté graphisme, de Las Vegas à la montagne sacrée, le dessin réaliste de Giulio De Vita est une nouvelle fois superbe. Mis à part un choix de couverture racoleur des plus discutables, il se complète toujours fort bien des couleurs de Sophie Swolfs.