L'histoire :
En 1937, en pleine guerre civile espagnole, à la frontière française, un convoi de camion transportant une importante cargaison d’or transite aux mains des républicains, commandés par un dénommé Frye. La transaction est toutefois faussée des deux côtés : le stock d’or n’est pas complet… et les billets avec lesquels il a été payé à Joe le corse sont faux. 3 ans plus tard, on retrouve Joe et sont athlétique acolyte Gustave à Brest, sur la route d’un autre convoi du même genre : les stocks d’or de la France sont en train d’être embarqués sur le croiseur Emile Bertin, pour éviter de tomber entre les mains des nazis. Frye est de nouveau de la partie : avec l’aide d’un curieux laissez-passer, il monte à bord du croiseur en se faisant appeler Xavier Marchand. Puis à l’aube du 11 juin, la flotte prend le large, au nez et à la barbe de Joe et Gustave qui s’y intéressaient visiblement. L’état major à bord n’apprend la destination qu’après-coup : ce sera Halifax, au Canada. Les nazis, eux, arriveront 6 jours trop tard dans les entrepôts brestois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’intention de Jean-Pierre Pécau et de l’historien Denis Lefebvre était sans doute bonne, de raconter l’épopée du stock d’or de la France, aux premières heures de son occupation par les nazis en 1940. L’anecdote est réelle bien que fort peu relayée par nos livres d’Histoire : 254 tonnes d’or transitèrent en effet par les Antilles, à l’abri des appétences allemandes, et il s’en fallut de peu que le précieux métal ne grossisse les caisses d’autres alliés par l’odeur alléchée. Bref, le sujet est piquant et il n’a d’ailleurs rien de surprenant venant de la part du scénariste fondu d’Histoire secrète. Toutefois, Pécau n’est pas réputé pour être très limpide dans sa narration… et allié au dessinateur Tybéry, il faut faire de fieffés efforts pour réussir à capter le fin fond de cette trame d’espionnage sur fond de seconde guerre mondiale. Car sous les encrages « réalistes » de ce dernier, les personnages se ressemblent tous ! Frye = Joe = Laffont = Marchand… or parmi ceux-là, deux sont un seul et même homme : saurez-vous retrouver lequel ? Bon, on comprend globalement que l’or titille un peu tout le monde et qu’il continuera ainsi dans le tome 2 à venir. Dommage, avec une telle matière, il y avait sans doute matière à faire bien plus palpitant…