L'histoire :
Filibert n'a pas la prétention d'épater les érudits de tous poils avec cet ouvrage. Il s'agit plus d'apporter quelques lumières à des sujets ombrageux et de conter quelques fantaisies sur le monde féérique qui vit bel et bien, comme les autres mondes…
La Basidiomycétose galopante, par exemple, est une maladie assez inconfortable quoique totalement indolore. Des petits champignons poussent sur le nez de la pauvre victime qui devra patienter jusqu'aux premiers froids pour voir disparaitre les stigmates comme par enchantement !
Pour une bonne Baguette de fée, il faut du hêtre ou du noisetier, coupés à la troisième lune descendante de l'année. De l'if, de l'os de nécromant ou de dragon noir la rendra maléfique et elle pourra même prendre le contrôle de l'esprit de sa victime.
Le Cluricaune est pour les lutins, à l'image de Thélonius O'Malley, un épicurien jouissant des bonnes choses que la vie peut lui offrir… Le problème c'est qu'ils vieillissent prématurément !
Le crache gueule est un genre de machine qui a servi pendant les guerres qui opposèrent les faeries aux ombres. Devant leur puissance de feu effrayante, on s'empressa de signer un traité de non-agression et chacun rentra chez soi sans se faire prier !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pascal Mouguérou veut insuffler un peu de légèreté dans un monde qu'il estime trop sérieux. Il sait ce dont il parle puisqu'il est auteur de nombreux ouvrages sur le « Petit peuple ». Dans ce Fabuleux Abéféedaire farfelu, l'illustrateur breton fait montre de son talent de conteur à travers moult descriptions détaillées et des petits contes à la gloire du folklore féérique. Bercé par cette culture particulière, c'est tout naturellement qu'il est venu à spécialiser son art sur le tard et un peu par hasard. « La féerie est trop souvent engluée dans un côté sérieux et historique » pense-t-il. C'est pourquoi il explore des sentiers moins élitistes au pays des fées et des korrigans. Consacrant sa technique de peinture à l'huile à dessiner le monde invisible, il réalise de minis chefs d'oeuvre en l'honneur de personnages aux bouilles sympathiques, où même les méchants ont un coté amusant… Sauf les dryades et celui en face l'île sans nom… brrr, il font peur ces deux là ! En couleur ou en noir et blanc, ça fourmille de détails, c'est ciselé au possible, varié et plein de joie. En un mot : fabuleux, avec le plaisir de découvrir en dernière page 4 dessins prêts à encadrer. Le texte n'est pas en reste, le ton doux et fluide comme une rivière qui traverse la forêt, offre une lecture agréable pour un ouvrage qui supportera d'être lu et relu, puisque de bonne facture. De quoi ravir les amateurs et faire rêver nos chères têtes blondes. Avec des illustrations pareilles, leur imaginaire va fonctionner plein pot !