L'histoire :
Cette année encore, l'hiver est cruellement mordant. Tandis que Gandalf le Fou et ses guerriers sont en expédition, son clan meurt de faim. Son fils ainé, Bjorn, maître des lieux en son absence, imagine sacrifier le jeune Thorgal, un musicien qui ne sert pas à grand-chose (et qui a le malheur d’être l’amoureux de sa cadette Aaricia), pour s’attirer la faveur des Dieux. Mais ce plan est remis en question lorsque trois colossales baleines, attirées par le chant du jeune scalde, se laissent prendre au piège dans une petite baie proche du village. Le festin semble assuré. Mais Thorgal parvient à communiquer avec l’une des baleines qui lui apprend que toutes trois sont les sœurs Minkelsönn. Faussement aiguillée, la déesse Frigg leur a en effet jeté un sort. Thorgal décide alors de les libérer en se rendant par-delà les montagnes enneigées à un endroit nommé « L’enclume de Thor ». Il doit y retrouver trois vieilles sorcières Nornes qui, en échange de son chant, lui fourniront un antidote. Le voyage est difficile et bien rapidement, Thorgal perd espoir. De plus, il a cruellement faim. Si faim qu’il en vient à mettre un cygne dans la ligne de mire de son arc. Il blesse l’oiseau, mais à sa surprise, ce dernier se transforme en Walkyrie. Elle se présente comme Gunn, une envoyée de Frigg qui souhaite que Thorgal mette un terme à sa quête. Le jeune homme refuse. Gunn en prend acte, mais sous le charme du jeune garçon, elle se laisse aller à lui laisser une plume. Un cadeau qui ne tarde pas à lui faire rencontrer les trois Nornes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Simple mais joliment maîtrisée, l’entame du 3ème spin-off dédié aux Mondes de Thorgal nous embarquait dans la probable première aventure de notre « viking des étoiles ». Un épisode où le jeune scalde qu’il est encore se fait un devoir de libérer trois sœurs prisonnières d’un sort jeté par Frigg, l’épouse d’Odin. Cette suite met d’ailleurs un terme à cette première salve de péripéties, au rythme d’un récit enchaînant les rebondissements, ponctuant l’intrigue et toujours parfaitement raccord avec la saga mère. Soit une belle dose de mythologie celte et son corollaire fantastique ; une pointe d’action ; une louche de romantisme (la construction du lien fusionnel avec Aaricia et son cortège de jalousie-tromperie) ; un assaisonnement de difficultés à vivre avec son clan ou encore, les premières confrontations aux enjeux savonneux avec les divinités. Tout cela est une nouvelle fois parfaitement fait. Mais on pourra peut-être y opposer le manque d’épaisseur de l’intrigue centrale qui rend au final la lecture gentillette ou plutôt « moins adulte ». Pour preuve : l’abandon rapide de la première idée pour libérer les trois Minkelsönn (un antidote obtenu de vieilles sorcières Nornes au moyen d’un chant) et son remplacement par le nouveau défi de récupérer le fameux œil d’Odin. Tout ça amené avec évidence, rapidité et conclu par notre gamin avec facilité (vous verrez comment lui s’en sort avec un grand barbu, que même Odin n’avait pas réussi à mater…). Pas de quoi, en tout cas, empêcher les amoureux de ce viking et de son univers aussi singulier qu’attachant, de se distraire agréablement. D’autant qu’une fois encore, le dessin léché et rehaussé d’une colorisation parfaite de Roman Surzhenko, fait des merveilles. On aime son évidente imprégnation de l’univers de Rosinski. On aime ses visages cadrés de prêt, habiles à transmettre l’émotion. On aime son jeu de séduction permanente qui scelle le charme de son jeune héros et apporte une réelle plus-value à la série.