L'histoire :
Tandis que son père, Thorgal, est absent, sur la plage, Louve montre à son ami Zaya comment on manie un arc. La petite semble aussi douée que son papa pour faire chanter les flèches et atteindre la cible à tous les coups. Rapidement, elle doit néanmoins s’interrompre, car Misha et d’autres garçons du village viennent les importuner. Déterminée et peu effrayée, cependant, Louve ne se laisse pas faire. Bientôt, elle ne tarde pas à prendre le dessus. Du reste, seule l’intervention d’un des villageois libère Misha d’une bien mauvaise posture. Un peu plus tard, pourtant, le garnement prend sa revanche : ayant avec ses amis pris une louve au piège, il jette la fillette dans la fosse avec l’animal. Passant par là par hasard et ayant eu la mauvaise idée de prendre la défense de la pauvre bête maltraitée, Louve se retrouve ainsi nez contre crocs avec elle. Bien vite, jouant de sa capacité à pouvoir communiquer avec les animaux, la petite s’en fait une amie. Mieux encore : elle réussit, grâce à son adresse, à les faire quitter toutes les deux leur prison. Mais pour Louve, tout ne fait que commencer. Bientôt, elle devra aider sa nouvelle amie à affronter la louve noire : Raïssa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Kriss de Valnor et avant que la jeunesse de notre viking préféré soit à son tour explorée, c’est le personnage de Louve, la fille de Thorgal, qui alimente un autre spin-off de l’excellente série créée il y a plus de 30 ans par Jean Van Hamme et Gregorz Rosinski. Ayant vu le jour dans le tome 16 éponyme de la saga mère, Louve s’est depuis montrée à la fois discrète et mystérieuse, laissant ainsi à Yann, qui prend ici les manettes, un délicieux terrain de jeu. Ce qui frappe à nouveau d’emblée (c’était aussi le cas sur la 1ère série dérivée), c’est la parfaite maîtrise et le profond respect de l’univers « thorgalien ». Roman Surzhenko, en livrant une partie graphique extrêmement fidèle (dynamique, expressive et bien cadrée) à celle de Rosinski, en assume sans doute la principale responsabilité. Une vraie belle appropriation. De son côté, Yann, tout en se glissant généreusement dans cet univers, se prend malheureusement (un chouya) les pieds dans le paillasson. Et pourtant, il y a de l’excellence dans son scénario, mais bien famélique au regard de la dizaine de planches sur laquelle elle pointe le bout du nez… Une copieuse première partie met en effet en scène notre petite héroïne et quelques loups. Mais le récit, s’il permet de nous rappeler que la gamine à le pouvoir de comprendre les animaux, sert uniquement de prétexte à un second mouvement trop vite ponctué. Au final, 30 planches peu intéressantes et empruntant plus une trame jeunesse qu’autre chose (la déclinaison d’un récit incluant des loups aurait-elle fait partie d’un cahier des charges, par hasard ?). A l’inverse, en mêlant fantastique, monde parallèle, personnage ambivalent et mystère… les quelques 15 dernières pages ravivent délicieusement l’intérêt (avec en sus un cliffhanger final aux oignons…). On y retrouve, d’ailleurs, bien des thématiques développées dans la série-mère, dont celles du choix ou du sacrifice. Et puis on comprend enfin quand l’action a lieu, en un judicieux croisement d’intrigue avec Le Bateau-Sabre (Thorgal 33) publié en même temps. Un début en demi-teinte, donc, mais donnant très envie d’en découvrir les prolongements...