L'histoire :
Rien ne va plus pour Louve depuis son retour au village, après avoir séjourné quelques temps chez le vil Mage Azzalepstön : les villageois voudraient la bannir ; son « double sauvage » lui mène la vie dure et sa mère, non contente de se faire courtiser par Lungden (qui lui a fait croire que Thorgal était mort), voudrait en faire une véritable petite femme d’intérieur. C’est pourquoi la jeune fille décide de quitter le village, tandis que sa mère déménage pour aller vivre avec Lungden (qui, cette fois, lui a fait croire que Louve avait également péri…). Cependant, dans la forêt, un bien plus grand danger que Lungden, les villageois ou sa mère, guette Louve : Crow, une guerrière sauvage et énigmatique cherche à lui mettre le grappin dessus. Très vite, Louve a compris qui était réellement Crow. Elle sait qu’elle a peu de chance de gagner la partie et il lui faut donc trouver un moyen de sauver sa peau. Et c’est en voyant un petit escargot se déplacer sur un tronc qu’elle a rapidement une idée de génie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le personnage de Skald, apparu dans le tome précédent, avait rapidement titillé notre curiosité en raison de son charisme taillé à coup de pouvoir de guérison, de langue coupée ou de masse musculaire charpentée, il faut malheureusement constater que ce 5ème opus ne le met pas beaucoup plus en action que précédemment. Car si cet énigmatique colosse offre son patronyme au nouveau titre de la série, le récit se contente de le faire apparaître 5 ou 6 planches pour préférer construire principalement son intrigue autour de la traque, puis de la confrontation entre notre petite Louve et la peu engageante Crow. Au moins, cette partie de l’affaire sera bouclée en livrant les clefs du « qui ? » et du « pourquoi ? ». Idem pour ce qui est des manigances de Lundgen avec Aaricia et peut-être la promesse d’une réconciliation définitive entre fille et maman. Pour autant, si Yann cherche, et parvient à donner du rythme à son récit – notamment via un découpage qui suit plusieurs fils narratifs – l’ensemble joue la triste superficialité, se refusant de gratter les bonnes idées pour en sortir de nouvelles du chapeau. Ainsi, plutôt que de s’amuser du potentiel de Skald ou de Crow, voire de donner un peu plus d’ampleur aux rôles de Louve et d’Aaricia, le récit invite une vieille connaissance pour faire, sans doute, prendre une nouvelle direction au récit. Pourquoi pas ? Mais au fil de la série, on reste frustré des bonnes intentions et on commence à douter de l’intérêt de cette parenthèse aux cotés de cette gamine pourtant attachante. Une fois de plus, Roman Surzhenko livre quant à lui une partition brillante, aussi élégante que fidèle à l’univers thorgalien.