L'histoire :
Levée du secret sous X et recherches généalogiques de Sophie… Un beau jour, sac en bandoulière avec une flasque de breuvage ambré, Lucas, le père de Chacal, enfant de la DASS, débarque. Le choc est rude pour notre gros nounours, mais l’ancien légionnaire qui fait cette surprenante apparition, ne tarde pas à marquer des points. Il explique les circonstances de l’abandon et partage quelques sanglots avec son Gérard (Chacal) autour du cliché de Lucy, sa femme morte en donnant la vie à notre gaillard. Kévin ne manque, d’ailleurs, pas d’en rajouter des tonnes, en vantant la beauté de son aïeule ou en regrettant de ne pouvoir connaitre cette ravissante mamy. Le résultat est toujours le même : père et grand-père tombent dans les bras de l’un de l’autre en pleurant à gros bouillons. Ça le fait particulièrement rire, Kévin, de voir les anciens larmoyer comme des gamins. Mais ce qui le réjouit plus que tout, en observant la photo jaunie, c’est de constater que Lucy avait un joli petit nez. Tous les espoirs sont à nouveau permis pour que les mystères de l’hérédité ne l’affublent pas bientôt du même tubercule que son père en plein milieu du visage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans l’opus précédent, ce bon vieux Chacal se taillait une large part de notre intérêt en dégotant, lors d’une dernière saynète d’anthologie, un papounet copie-conforme... Comme pour marquer son territoire et devenir un personnage récurent, c’est le papy en binôme avec le fiston et taquiné par Kévin qui ouvre cette nouvelle bordée de 10 histoires courtes. Il s’agit peut-être de confirmer que la série est avant tout histoire de famille à faire vibrer les petits cœurs tendres cachés derrière le cuir épais d’un perfecto. Car c’est définitivement sous cet angle qu’on apprécie désormais l’exercice : un condensé d’humanité, d’amour, de bons sentiments, porté par un univers biko-rock jubilatoire et particulièrement animé. Il faut en effet reconnaitre que sur le plan du gag stricto sensu, Coyote atteint bien moins souvent la cible qu’auparavant. Du coup, on a du mal à savoir qui, de l’auteur ou du lecteur, a pris son petit coup de vieux. Ici, par exemple, il faudra se contenter de la double intervention du personnage de Cahuéte (un copain de notre marmot, véritable psychopathe en devenir) et du joyeux délire, avec copieux dialogues, lors d’une soirée Brassens-Kepon, pour s’en payer une bonne tranche. Le dessin est à la hauteur de nos attentes : dynamique et « gotlibien », juste ce qu’il faut. D’ailleurs ce 9e opus marque le retour du noir et blanc (à l’inverse du précédent, c’est la couleur qui fait l’objet d’une édition collector) pour, peut-être, confirmer que c’est le ton qui colle le mieux à la saga. A retrouver, en tous cas, très vite avec un 10e opus qui marquerait les 20 ans du gamin.