L'histoire :
Tout un poème, cette Mademoiselle F ! Son minois mutin et sa silhouette gracieuse font craquer tous les hommes... et surtout quand ils sont puissants. Car Mademoiselle F a une curieuse propension à succomber à ses patrons. Cette rouquine bien dans sa peau n'est en effet pas sauvage et succombe mécaniquement aux aventures d'un soir, lorsque le profit qu'elle peut tirer est assuré. Et qu'elle ait un compagnon officiel n'y change rien, ce qui lui faut d'affronter très régulièrement de fâcheuses posture. L'habitude de gérer ces situations délicates lui permettent de s'expliquer avec une légèreté désarçonnante, sans le moindre scrupule pour tergiverser avec force arguments fallacieux. Par exemple : « Pardonne moi, sans mes lunettes j'ai cru que c'était toi ». Quand elle n'est pas couchée en triviale compagnie, elle nous offre ses réflexions et ses certitudes sur la vie et la condition de la femme urbaine et moderne. Par exemple : « En amour, je ne suis fidèle qu'à ma marque de préservatifs »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré ce qu’il tente ostensiblement de nous faire croire, Serge Dehaes serait-il une femme ? En tout cas, cet auteur montre une propension incroyable à se mettre dans la peau d’une demoiselle, du genre libre, urbaine et moderne, pour nous en restituer quelques réflexions d’anthologie, en situations. Sans doute cet ancien coloriste de Philippe Geluck a-t-il beaucoup appris de l’intellect percutant et raffiné du Chat, afin de mettre en scène, avec le même sens de l’à-propos, la maxime ultime qui scotche… mais ici adaptée à un tout autre caractère. Car le personnage qu’il exhibe, au travers de ces saynètes en une « case » (sans bordures), montre une forte personnalité, d’une irréductible clairvoyance pour réussir professionnellement et sexuellement, donc socialement. En effet, chassez vos idées reçues et les convenances sur la gente féminine : Mademoiselle F est une fille « facile » à conquérir, pas à conserver ! Obnubilée par sa taille et sa passion pour le lèche-vitrine, elle collectionne les trophées masculins et revendique sa pleine indépendance sentimentale. Décomplexée, insouciante, futile, volage et moyennement dégourdie… Les phallocrates la croiraient blonde, si elle n’était rouquine. Bref, elle énerve et elle fait craquer, elle rend fou plus d’un lecteur du magazine belge Flair où elle est née, ainsi que les 20 000 fans Facebook® qu’elle ne va pas tarder à atteindre. Le dessin emprunte d’ailleurs les canons de la presse féminine, c’est-à-dire un trait très stylisé, mais d’une belle maîtrise graphique, rehaussé de teintes pêchues.
