L'histoire :
Empruntant le pont qui relie la colline à la vallée de Ferona, des forains itinérants se présentent aux abords du château de Rosentall. Ici, tout le monde s’apprête à fêter dignement l’anniversaire du Roi Belmonth. La troupe de Kriss et Kamil est donc particulièrement la bienvenue. Dans les chariots des artistes qui approchent, on attend également un heureux événement : Valka, la femme de Kamil, est sur le point d’accoucher. Hasard ou pas ? La présence de la jeune femme semble avoir réveillé une des vieilles connaissances de la région : Madragon, la bête ailée qui vit sous le volcan, se manifeste en effet en provoquant fumée et tremblements. Pour l’heure, pas d’inquiétude pour autant. On ripaille à la table du bon Roi qui accueille également, pour l’occasion, son nouveau conseiller militaire, Rob, Prince de Norfolken. Et si ce dernier ne tarde pas à tomber sous le charme de la belle Silvia, la fille du Roi, il ne se prive pas de s’opposer vivement au fils, un homme violent et aigri. Il devrait pourtant garder vaillance et énergie intactes, car les festivités risquent de lui réserver quelques surprises : dragon, traitrise mais surtout l’armée de Made Trofen qui avance, sanguinaire et décidée à réclamer son du…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Habitué à retrouver ses éblouissantes fresques dans l’univers étoilé de la science-fiction, le lecteur curieux aura été interpelé par cette première incursion de Juan Gimenez en territoire d’heroïc-fantasy. Les plus pinailleurs pourront d’ailleurs faire remarquer que la frontière est souvent ténue entre ces deux univers. Et que la saga référence de l’auteur, à savoir La Caste des Méta-Barons, en est la meilleure des illustrations. Cette fois, donc, le château remplace la base orbitale, les chevaux, les vaisseaux flamboyants et c’est un Dragon qui se charge d’aiguillonner notre intérêt. Mais attention, pas de précipitation. En effet, l’intrigue tourne habilement autour de cette grosse bestiole ailée fumante, mais elle se garde surtout d’en dire trop. Aussi, on fait avant tout connaissance avec les protagonistes, on s’imprègne des effluves du drame, on habitue son œil au chaos des batailles sans chichi, on voit se dessiner la silhouette des héros… Rien de très original dans cette mise en place qui utilise des ingrédients plutôt familiers (antagonismes familiaux, lutte de clans pour le pouvoir, romance, combats en armure…) si ce n’est justement le mystère du Dragon et cette petite voix off qui, peu à peu, donne un sens au titre de la série. Il sera donc urgent d’attendre, pour objectivement qualifier cette nouvelle série. Ce début d’aventure est en tous cas très bien équilibré et maitrisé avec professionnalisme. Ne doutons pas que les amoureux du style Gimenez, quant à eux, rentreront comme dans des chaussons dans la série. Ils ne se lasseront pas, en particulier, de ce graphisme hors norme, à mi-chemin entre peinture et dessin, toujours aussi habile à retranscrire le drame et la violence des émotions. Un début prometteur, à suivre avec intérêt.